Une facture de 145-150 milliards d'euros à l'horizon 2050. Voilà ce que les conséquences du dérèglement climatique pourraient coûter aux assureurs, rapporte Jean-Philippe Dogneton, le directeur général de la Macif. La Fédération française de l'assurance estime effectivement que le montant cumulé des sinistres liés aux événements naturels pourrait doubler entre 2020, l'année de la crise sanitaire, et 2050. "Immanquablement", pour le patron invité de La France bouge mardi, la participation va devoir mécaniquement augmenter pour garantir les indemnisations à l'avenir.
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"20 euros, soit deux paquets de cigarettes pour se couvrir, ce n'est plus raisonnable", tonne d'abord le directeur général, s'appuyant sur le coût moyen d'une couverture par foyer français. "Il faudra augmenter dans le temps la cotisation pour garantir le régime des catastrophes naturelles. Aujourd'hui, la prime est de 12%, il faut la projeter aux horizons de 18%, ce qui est une évolution raisonnable par rapport à la situation", détaille Jean-Philippe Dogneton sur Europe 1.
Les trois bases sur lesquelles les assureurs doivent agir
Le patron fait référence aux précédents aléas climatiques, dont le dernier en date, la sécheresse record de l'été 2022 qui a causé de nombreux départs de feux, ou encore les épisodes de grêles du printemps dernier. "Si on veut maintenir un système, il faut agir sur plusieurs bases", explique le directeur général, qui énumère : "la transition écologique", "la prévention et la culture du risque" et le prix d'un contrat.
Soulignant un système de couverture des catastrophes naturelles "totalement français, assez unique et assis sur une mutualisation des risques", Jean-Philippe Dogneton met en avant l'action de sa société. "La Macif, liée aux territoires en proximité des gens, exerce la prévention, indemnise en local, soutient des sociétés qui créent de l'énergie nouvelle, notamment l'hydrogène, et s'engage dans le décarboné. Pendant ce temps-là, on continue d'indemniser nos sociétaires, on répare tout ce qui peut être réparé", assure le directeur général sur Europe 1.