Un Robinson Crusoé moderne. Gauthier Toulemonde a vécu une expérience inhabituelle en 2013 : faire du télétravail pendant 40 jours sur une île déserte, en Indonésie. Ce chef d’entreprise, spécialisé dans la philatélie et la presse, a raconté sa folle aventure mercredi dans "La France bouge", sur Europe 1, à une époque où le télétravail fait beaucoup moins rêver. "L’idée m’est venue à Paris quand je voyais les gens dans le métro. J’avais du personnel qui passait parfois 3 à 4 heures par jour dans les transports en commun, je trouvais cela absurde alors qu’ils auraient pu faire le même travail chez eux", a raconté Gauthier Toulemonde.
Il a donc voulu montrer qu'on pouvait télétravailler de n'importe où, ou presque. S’il a dû affronter des conditions climatiques difficiles, le chef d’entreprise se souvient d’une expérience enrichissante et forte en émotions.
Des panneaux solaires, deux ordinateurs et un hamac
Gauthier Toulemonde est arrivé au large de Sumatra, en Indonésie, avec un équipement sommaire : quatre panneaux solaires, deux ordinateurs, un capteur d’internet par satellite et un hamac. "Je voulais prouver qu’avec l’énergie solaire et les nouvelles technologies, on pouvait diriger sa société de n’importe où. J’avais aussi une fascination pour les îles désertes."
Mais sur place, il doit affronter des conditions climatiques parfois dantesques. "J’ai été surpris par la nature, j’ai eu des orages monstrueux. Dès le premier jour j’ai failli me faire mordre mortellement par un serpent. L’univers paradisiaque que j’imaginais n’était pas du tout comme ça", se souvient l’entrepreneur.
"Se plier au rythme de la nature"
Autre contrainte : s’adapter aux six heures de décalage horaire avec la France. "Les journées commençaient à 5h et se terminaient à minuit parce que j’étais en décalage horaire. On se lève le matin avec le soleil, et on essaie de se plier au rythme de la nature", préconise l’entrepreneur. Mais pour télétravailler correctement sur une île déserte, il faut "s’imposer une discipline très forte, sinon ça dérape. Il n’y a que comme ça que ça peut fonctionner."
Cette expérience a également eu des effets psychologiques inattendus. "Le télétravail conditionne, c’est-à-dire que j’ai identifié l’île au bureau. Certains week-ends je me disais que ce serait sympa de quitter le bureau pour aller sur une île déserte en face ! On voit à quel point le travail peut conditionner", fait-il remarquer.
Finalement, "le projet a très bien fonctionné, on n’a pas reculé sur la qualité du travail." Gauthier Toulemonde a reproduit l’expérience en 2017, dans le désert d’Oman.