Ce n'était en 2014 qu'une expérimentation dans quatre régions…. mais elle a été généralisée à tout l'Hexagone à partir de septembre 2015. Lors d'un conseil d'administration, Pôle emploi a en effet officialisé mercredi le contrôle des chômeurs et de leur recherche d'emploi par ses conseillers. Ils seront 200 à consacrer 100% de leur temps à ces contrôles. Autre nouveauté, les 22.000 employés de Pôle emploi qui jusqu'à aujourd'hui faisaient du suivi de dossier ainsi que des contrôles, se consacreront entièrement à l'accompagnement individuel.
Questionnaire, appel téléphonique, entretien. Quelles seront les différentes tâches de ces nouveaux contrôleurs ? Tout d'abord, ils ne vont pas contrôler tous les chômeurs mais plutôt définir ceux qui seront surveillés, soit de manière aléatoire, soit en se basant par exemple sur les listes de métiers qui ne prennent pas preneurs. Ils leur enverront ensuite des questionnaires écrits, suivis en fonction des réponses d'un appel téléphonique. Si au final, un doute apparaît sur le sérieux de la recherche de travail, le chômeur sera convoqué à un entretien avec à l'issue, une possible radiation. Pôle emploi a tenu à préciser que ce nouveau dispositif ne s'accompagnait d'aucun objectifs en terme de nombre de radiations.
Une approche trop administrative ? Si certains conseillers de Pôle emploi approuvent ce dispositif, d'autres dénoncent une approche trop administrative. "Les demandeurs d'emploi vont se retrouver face à des décisions qui vont être prises par des collègues qui n'auront aucune prise, qui seront hors-sol de la réalité sociale, économique et humaine des gens qu'ils seront appelés à contrôler", explique au micro d'Europe 1 Jean-Charles Steyger, représentant syndical du SNU.
Premier bilan en décembre 2015. Quant à l'efficacité de ce nouveau dispositif, il faudra attendre la fin de l'année 2015 puisque les 200 conseillers futurs contrôleurs ne commenceront leur travail qu'en septembre ou octobre.
En 2014, 8 à 35% des contrôlés radiés. Actuellement, les sanctions sont assez peu appliquées : 13.409 personnes ont été radiées en 2013 pour "insuffisance de recherche d'emploi", soit 2,5% des radiations totales. Partant de ce constat, des expérimentations avaient été menées en 2014 et avaient mené à la radiation de 8% des chômeurs contrôlés en Provence-Alpes-Côte d'Azur et de 35% d'entre eux en Franche-Comté où les contrôles étaient plus serrés, la majorité étant constituée de chômeurs de longue durée. Mais en cumulant les personnes radiées avec celles ayant échappé à la radiation parce qu'elles rencontraient des difficultés personnelles, en région Paca, 20% des personnes contrôlées ne jouaient pas le jeu d'une recherche d'emploi sérieuse. En France-Comté, cela concernait 50% des chômeurs contrôlées.