La prochaine vendange en Champagne sera "en avance de quinze jours sur la moyenne" en raison des conditions météorologiques, ont annoncé mardi les responsables de l'appellation, prévoyant une récolte "belle" tant en quantité de raisin qu'en qualité.
Beaucoup de pluie, puis de la chaleur. "Les techniciens nous ont dit qu'en moyenne le début des vendanges serait autour du 25 août, avec des secteurs qui pourront commencer quelques jours avant ou après", a déclaré Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de la Champagne, lors d'une conférence de presse. Cette précocité s'explique par "un hiver exceptionnellement arrosé", suivi par "des températures au-dessus de la moyenne décennale" d'avril à juin, qui ont entraîné une floraison hâtive début juin, a retracé le Comité Champagne, l'organe institutionnel de l'AOC.
"Quelques vignerons ont été touchés (par les orages) mais globalement cela a peu affecté la Champagne. C'est la vie de château !", a résumé Jean-Marie Barillère, président de l'Union des Maisons de Champagne, rappelant que les vignerons champenois avaient été beaucoup plus chanceux que leurs homologues du sud de la France, touchés par les intempéries.
Attention au risque de sécheresse. Malgré ces bons indicateurs, le Comité Champagne a appelé à la prudence car le vignoble n'est pas à l'abri d'aléas climatiques d'ici le début de la cueillette. "Nous sommes un peu inquiets (de) l'état des réserves hydriques, les sols sont très secs et on peut vite perdre 15 à 20% de la vendange" en cas de forte sécheresse, a aussi souligné Maxime Toubart. Mais "nous avons à date un potentiel de production important, avec une quantité abondante à date", a-t-il assuré, parlant d'une "belle vendange" de qualité.
Le Brexit "peut faire très mal". Par ailleurs, le Comité Champagne a fixé un rendement commercialisable de 10.800 kg par hectare, comme en 2017. Ce quota de volume a été décidé au vu des besoins de la filière et du contexte économique sur le marché intérieur, toujours en recul, et de celui de l'export, en croissance. "Nous exportons plus de bouteilles que nous n'en consommons en France", a rappelé Jean-Marie Barrillère, mais "le Brexit peut faire très mal au business Champagne" et "nous avons du mal à lire dans les boules de cristal de Theresa May et Donald Trump".