Le délégué CGT d'Air France accusé d'avoir pris part à l'épisode de la "chemise arrachée" du DRH en octobre 2015, a indiqué avoir reçu mercredi sa lettre de licenciement, à la veille du 10e anniversaire de son entrée dans la compagnie.
"Violences volontaires en réunion". Vincent Martinez, délégué du personnel (CGT) à la maintenance, a vu son recours gracieux rejeté par la direction d'Air France, trois semaines après la décision de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, de valider son licenciement, malgré l'avis de l'Inspection du travail. Le magasinier de 28 ans, entré dans la compagnie le 1er septembre 2006, fait partie des cinq salariés convoqués les 27 et 28 septembre devant le tribunal de Bobigny, pour des faits de "violences volontaires en réunion". Il est accusé d'avoir bousculé un vigile à l'occasion d'une manifestation tenue le 5 octobre 2015 au siège d'Air France à Roissy contre des suppressions d'emplois.
Une décision "politique". Ce jour-là, "j'étais pas dans un esprit de violence, au contraire plutôt d'apaisement", a déclaré Vincent Martinez, soulignant faire l'objet d'une plainte du vigile et non des cadres d'Air France qu'il dit avoir "protégés". "Ni le ministère du Travail, ni la direction d'Air France n'en ont tenu compte", regrette-t-il, dénonçant une décision politique visant son organisation syndicale, à la tête de la contestation contre la loi Travail portée par Myriam El Khomri. "Dans les locaux du ministère du Travail, Air France jouait à domicile", a-t-il ironisé.
Un appel à manifester. Sollicitée, la direction d'Air France n'a pas souhaité faire de commentaire. Dans un communiqué, le syndicat CGT de la compagnie a dénoncé "un acharnement de la direction" qui a pris une décision "éminemment politique", preuve de sa volonté "d'attaquer violemment le monde du travail et la CGT". Il appelle l'ensemble des salariés d'Air France à manifester devant le tribunal de Bobigny les 27 et 28 septembre "pour exiger la relaxe" de tous les prévenus.