Le gouvernement dévoile mardi le nombre de chômeurs à fin septembre, en espérant qu'après la douche froide d'août, l'indicateur de Pôle emploi renouera avec les bons chiffres du début d'année.
Un seul indicateur peu parlant. La publication d'août a fait l'effet d'un coup de massue. L'opérateur a vu affluer 50.200 chômeurs supplémentaires en métropole (+1,4%), pour un total de 3,56 millions. Il s'agissait de la plus forte hausse depuis janvier 2013 (hors "bug" SFR) et la dégradation a frappé toutes les classes d'âge. Qu'en sera-t-il en septembre ? Pour l'heure, un seul indicateur a été publié pour le mois dernier. Selon l'Acoss, les embauches pour des contrats de plus d'un mois ont diminué de 1%. Mais l'indicateur n'est pas totalement négatif, car les embauches en CDI sont en légère hausse (+0,4%).
L'effet des désinscriptions. Mais d'autres facteurs, indépendants de la conjoncture, pourraient influer sur les chiffres du chômage de septembre, à commencer par les "cessations d'inscription pour défaut d'actualisation". Chaque mois, les demandeurs d'emploi doivent actualiser leur situation auprès de Pôle emploi, sous peine d'être désinscrits d'office. Généralement, une grande partie des chômeurs distraits se réinscrivent le mois suivant. Avant 2016, ces désinscriptions et réinscriptions, quasiment stables d'un mois sur l'autre, se neutralisaient, et avaient rarement un impact sur la publication de Pôle emploi. Mais depuis janvier, une réforme de la période d'actualisation, devenue fixe sans tenir compte des jours fériés, rend le nombre de désinscriptions, et donc de réinscriptions le mois suivant, très fluctuant.
Le Plan 500.000. Un deuxième paramètre pourrait faire diminuer l'indicateur ce mois-ci : le plan 500.000. Le dispositif, lancé en début d'année par François Hollande, doit porter de 500.000 à un million le nombre de formations pour les demandeurs d'emploi en 2016. Il est en train d'atteindre son rythme de croisière, selon Pôle emploi : "depuis début septembre, le rythme hebdomadaire d'entrées en formation a doublé par rapport à la même période en 2015". En entrant en formation, les demandeurs d'emploi ne sont plus considérés comme des chômeurs car indisponibles pour travailler. Le plan de formation est dénoncé par l'opposition comme une manière d'inverser artificiellement la courbe du chômage.