Chômage : quelle est donc cette anomalie du mois de mai ?

Pole-emploi-1280x640-PHILIPPE-HUGUEN-AFP
Les mauvais chiffres du chômage ne peuvent être analysés en raison d'une "anomalie" © PHILIPPE HUGUEN/AFP
  • Copié
, modifié à
EMPLOI - Les chiffres du chômage pour le mois de mai ont été marqués par des "particularités" statistiques. Mais de quoi s'agit-il ?

Les mois se suivent et se ressemblent : le chômage a poursuivi sa progression pendant le mois de mai pour atteindre 3,55 millions de demandeurs d'emploi. Un chiffre en hausse de 0,5% sur un mois pour les chômeurs inscrits en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité, et de 1,3% pour les catégories A, B et C cumulées. Sauf que ces chiffres ne seraient pas vraiment exacts, à en croire le ministère du Travail : des "particularités" ont brouillé le calcul de ces chiffres. De quelle anomalie s'agit-il ?

Un mois de mai anormal. Pôle Emploi a pour habitude de relancer chaque mois les demandeurs d'emplois pour leur demander de mettre à jour leur situation : sont-ils toujours en quête d'un emploi ou en ont-ils trouvé un ? Ils ont jusqu'au 15 du mois pour répondre. Sauf qu'ils ont été bien moins nombreux que d'habitude à le faire pendant le mois de mai, le ministère du Travail expliquant ces réponses moins nombreuses par les nombreux ponts de mai.

Des chômeurs relancés et donc moins d'oublis. Pour corriger cette anomalie, Pôle emploi a donc décidé de procéder à une puis deux relances supplémentaires par SMS ou message vocal. Résultat, là où un certain nombre de chômeurs disparait des statistiques car ils n'ont pas indiqué être toujours en recherche d'emploi, ces derniers ont été bien moins nombreux. Et la hausse du chômage est plus élevée qu'elle ne l'aurait été en temps normal.

Et le ministère de souligner qu'en temps normal, la hausse du chômage aurait été moitié moindre : de 7.000 à 10.000 demandeurs d'emplois supplémentaires, contre 16.200 recensés fin mai. Idem pour les catégories A, B et C cumulées : alors que Pole Emploi en a recensé 69.600 de plus, la hausse n'aurait été que de 32.000 à 42.000 en temps normal. Les chiffres de mai ne sont donc pas comparables avec les autres mois et rendent leur analyse plus compliquée. Ce qui est sûr en revanche, c'est que le nombre de chômeurs a continué de progressé pour établir un nouveau record.