Ils sont de plus en plus nombreux à louer un logement dans la capitale française. Europe 1 fait le point sur les chiffres de ce business en pleine expansion.
Airbnb est venu bouleverser le business du tourisme dans de nombreux pays. Car si en principe, le site met en relation un habitant qui veut louer sa résidence principale pour quelques jours avec un voyageur, de nombreux propriétaires en profitent pour enchaîner les locations courte durée, bien plus lucratives. Une étude publiée la semaine dernière dévoilait qu'en Espagne, le nombre de lits loués via le site internet avait dépassé l'offre hôtelière en 2014. En France, cela ne semble pas être encore le cas, mais le Wall Street Journal a divulgué des chiffres éloquents pour la capitale française, où les autorités font tout pour sanctionner les propriétaires de ces locations courte durée. Europe 1 vous les récapitule.
- Un rapport locataires-habitants étonnant dans le Marais
Avec ses rues piétonnes et ses boutiques, le quartier du Marais en plein cœur de Paris attire de nombreux touristes, parfois beaucoup plus que les Parisiens. Comme le note le Wall Street Journal, durant l'été 2014, 66.320 personnes ont loué un appartement via Airbnb dans ce quartier, à cheval sur une partie des IIIe et IV arrondissements. En 2012, selon les derniers chiffres donnés par l'Insee, 36. 727 personnes habitaient dans le IIIe arrondissement et 28.068 dans le IVe, soit un total de 64.795 habitants pour tout le Marais. Sur les deux mois d'été de 2014, le nombre de locataires a donc dépassé celui des habitants à l'année.
Cette prolifération des logements mis en location sur Airbnb n'est d'ailleurs pas du goût de la mairie de Paris, qui a lancé au mois de mai une vaste opération de contrôle dans les principaux quartiers touristiques, en particulier au Marais. Près de 80 immeubles ont été inspectés.
- Montmartre et ses alentours, arrondissement le plus prisé
Pour autant, Le Marais n'est pas le quartier le plus prisé. Les alentours de Montmartre attirent le plus de touristes. A l'été 2014, ils étaient 58.754 locataires à avoir séjourné dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, où se trouve le Sacré Cœur, le quartier de Montmartre et celui de Pigalle.
Mais les Parisiens restent plus nombreux que les touristes, contrairement au Marais. Selon le Wall Street Journal, le nombre de résidences secondaires est inférieur à 13% du total des logements, alors que la proportion frise les 30% dans les arrondissements centraux de la capitale.
- Les touristes français sur la 2e place du podium
Alors que les Allemands sont les étrangers les plus nombreux à venir en France, les Américains leur ravissent la place pour les utilisateurs d'Airbnb à Paris. La médaille d'argent des locataires à faire leur choix sur le site sont les Français ! Un peu plus de 8.000 de nos compatriotes ont profité d'Airbnb pour leur séjour dans la capitale en juillet-août 2014. Et leur nombre augmente considérablement : +155% entre 2013 et 2014.
- Paris, première destination au monde sur Airbnb
Pour leurs vacances à Paris, les utilisateurs d'Airbnb ont le choix entre plus de 40.000 solutions de logements, selon des chiffres donnés par l'entreprise en février 2015. La capitale dépasse ainsi largement New York, Londres ou encore Rio de Janeiro, où la start-up a respectivement compté 33.000, 23.000 et 18.000 propositions d'hébergement. A l'été 2014, 517.821 personnes ont séjourné à Paris en passant par Airbnb. Des chiffres qui collent au classement global, puisque la France est la première destination touristique mondiale. L'an dernier, la mairie de Paris revendiquait même être la première destination touristique au monde.
- 4.000 fois plus de lits en six ans
Depuis sa création, Airbnb a su trouver sa place sur le marché de la location courte durée. En six ans, le nombre de locataires Airbnb est passé de 144 à 571.821 en 2014. Soit une multiplication par près de 4.000. Rien qu'en quatre ans, les locations ont été multipliées par 20, note le Wall Street Journal. Cette croissance exponentielle inquiète fortement les autorités locales, qui craignent une multiplication du nombre de résidences louées à court terme et des conséquences sur les prix des loyers.