Une cinquantaine d'entreprises ont rejoint lundi une initiative lancée il y a deux ans par 39 grands groupes français qui avaient décidé de publier leurs engagements respectifs pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Presque tout le CAC 40. "Nous (...) affirmons la nécessité de changer collectivement de cap, pour engager une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre de la planète", écrivent-ils dans leur manifeste, présenté lundi au siège du Medef en présence de leurs dirigeants à la veille du sommet climat de Paris. Ils sont donc désormais plus de 90 à afficher cette "ambition partagée" à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, dont la quasi totalité des membres CAC 40. Des groupes importants comme Air Liquide, ArcelorMittal, Bouygues, LVMH, PSA ou Renault, ont ainsi rejoint les 39 signataires à l'origine de cette initiative, comme Solvay, Schneider Electric, Accor, LVMH, Total, Sanofi ou L'Oréal. Outre ces très grands groupes, on trouve aussi les entreprises BIC, Derichebourg, Faurecia, Nexans ou Vallourec.
Des milliards pour le gaz et le nucléaire. Ce manifeste compile les engagements individuels de ces entreprises et réitère leur appel à l'instauration de "mécanismes de tarification du carbone reliés entre eux dans les principales régions économiques", outil essentiel pour que les acteurs économiques puissent prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à leur activité dans leurs choix d'investissements.Entre 2016 et 2020, ces entreprises prévoient d'investir 60 milliards d'euros dans les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, les technologies bas carbone et des pratiques agricoles durables, ainsi que de dégager 220 milliards d'euros de financement de projets "contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique". 15 milliards d'euros seront investis dans le nucléaire et 30 milliards dans le gaz, présenté comme une "énergie de transition" en complément des énergies renouvelables.
Réduction des émissions. A côté de ces financements, sur l'ensemble des signataires du manifeste, 60 ont déjà pris des engagements de réduction de leurs émissions, 27 se sont dotés d'un prix interne du carbone, et 34 ont décidé de mettre en oeuvre les récentes recommandations émanant d'un groupe de travail du G20 sur la prise en compte du risque climat dans la stratégie des entreprises. Les signataires disent représenter un chiffre d'affaires de 1.500 milliards d'euros et 6 millions d'emplois dans le monde.