C’est un texte qui risque de bousculer le quotidien des automobilistes. Le journal Le Parisien révèle lundi matin de nouvelles mesures du futur plan Transport d'Elisabeth Borne, dont l'objectif est de permettre aux Français de se déplacer mieux tout en respectant l'environnement. Texte fleuve de 70 pages, ce projet de "loi d’orientation des mobilités" est attendu devant le Parlement au printemps 2019, et s’articule autour de cinq grandes mesures.
Le co-voiturage mieux encadré
Le gouvernement ne veut pas que cette pratique de partage, qui a tendance à se généraliser, devienne une source de revenus pour le conducteur. Il s’agit donc de s’assurer que le montant fixé par l’automobiliste, via des plateformes de co-voiturage comme BlaBlaCar, corresponde à un partage réel des frais de transport, sans marge ajoutée. Par exemple, plus il y a de passagers dans le véhicule, plus le prix du trajet devra baisser. Néanmoins, le quotidien francilien s’interroge aussi sur la faisabilité technique d’une telle mesure et les moyens d'inspection.
Élargissement de l’indemnité transport
Jusqu’à présent réservée aux salariés qui se rendent à leur bureau en utilisant les transports en commun ou leur véhicule, l’indemnité transport devrait à l’avenir être également versée à ceux qui viennent au travail en vélo ou en covoiturage. Cet élargissement pourrait prendre la forme d’un "forfait mobilité" de 400 euros par an, exonéré de charges sociales et d’impôts sur le revenu, précise Le Parisien.
Une nouvelle taxe sur la carte grise
Conséquence du scandale de moteurs diesel truqués, cette taxe a pour but de financer les nouveaux contrôles exigés par l’Union européenne en la matière. Parmi les pistes envisagées : une charge de trois euros sur chaque nouveau certificat d’immatriculation délivré, soit une manne annuelle de 7,5 millions d’euros.
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La fin des barrières de péage
Bientôt fini les files de voitures qui s’allongent sur les autoroutes à l’approche des barrières de péage ? Afin de fluidifier le trafic, le gouvernement planche sur un système de capteurs qui détecteraient la plaque minéralogique de l’automobiliste, ou bien un badge spécifique, lorsqu'il s’insère puis quitte un tronçon payant.
Toutefois, le risque de fraude étant jugé élevé avec ce type dispositif, l’Etat serait également prêt à revoir à la hausse le tarif des amendes en cas de resquille.
Des bus qui s’arrêtent à la demande
Déjà appliqué dans plusieurs grandes villes à l’étranger, comme New York ou Istanbul, ce système permet aux femmes et aux personnes seules qui prennent le bus en soirée ou dans la nuit, de descendre quand elles le souhaitent de manière à réduire leur trajet à pied. Il s’agit de lutter contre l’insécurité et le harcèlement sexuel. À ce jour, Nantes et la seule ville française qui l’applique déjà, rappelle Le Parisien.