Comment financer une entreprise de l’ESS ? Des entrepreneurs racontent

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Lisa Soster
Les entrepreneurs aux ambitions sociales et solidaires ont aujourd'hui encore très souvent des difficultés à trouver des partenaires financiers. Dans le podcast "Impacts Solidaires" produit par Europe 1 Studio, des entrepreneurs engagés qui ont pu tenter l'expérience dans différents milieux, partagent leurs parcours et les contacts qui les ont aidés.
PODCAST

Lorsqu'on souhaite se lancer dans la création d’une entreprise qui porte des valeurs sociales et solidaires, il est parfois difficile de trouver des financeurs prêts à suivre son projet... Pourtant, des solutions existent ! Dans le podcast "Impacts Solidaires" produit par Europe 1 Studio en partenariat avec France Active, des entrepreneurs sociaux qui ont déjà tenté l’expérience racontent leurs difficultés et les mains tendues qui les ont aidés dans leur parcours.

Dans "les méandres administratifs". Une entreprise de l'Economie sociale et solidaire (ESS), "c'est un petit peu à l'inverse des modèles marchands habituels", résume Adrien Montagut, cofondateur de l’entreprise Commown, la coopérative de l’électronique sobre et engagée. Les banques et les assureurs ont donc parfois du mal à se lancer dans l’accompagnement de ce type de projet : "Comme tout projet un peu hors norme et hors cadre, on doit faire face à plusieurs difficultés", confirme Solène Espitalié, fondatrice de l’entreprise sociale et solidaire "Les jardins de Solène" qui donne une nouvelle vie aux fruits et légumes invendus. Pour cette entrepreneuse, lorsque l’on souhaite créer une coopérative sociale, "il faut beaucoup d'énergie, beaucoup de patience, beaucoup de temps".

Malgré tout, les entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire parviennent, à force de persuasion, à trouver leurs accompagnants : "Pour l'anecdote, les banques ont plutôt fait grise mine (...) puis j’ai trouvé un banquier amoureux des livres et un assureur qui connaissait ma copine de l'époque", raconte par exemple Benjamin Duquenne, créateur de la coopérative "Book Hémisphère", la coopérative qui collecte des millions de livres par an afin de les revendre ou les recycler.

Trouver des anges gardiens. Pour ces projets hors du commun qui ont fréquemment du mal à s'associer avec des financiers classiques, il existe surtout des structures dédiées : "On va voir des partenaires de l'ESS qui ont l'habitude de financer ce type de projets (...) Il y avait France Active et La Nef, une banque éthique, qui nous ont soutenus au tout départ", partage Adrien Montagut.

Fanny Gérome, DGA de France Active indique : "Les équipes connaissent les acteurs de terrain, les dynamiques économiques. C'est au niveau local que se prennent les décisions et c'est ce qui nous donne une très belle agilité dans notre action". Ces financeurs peuvent ainsi apporter un soutien d’autant plus spécialisé à ces entreprises sociales.

"France Active Bretagne nous a accompagnés dans le cadre d'un DLA (dispositif local d'accompagnement). Ils nous ont montré nos faiblesses et nos forces. Sans ça, je pense qu'on serait mort",  reconnaît Benjamin Duquenne. Pour ces entrepreneurs de l’ESS, il est également très important de s’entourer de soutiens moraux et de s’ouvrir aux rencontres dans le milieu que l’on souhaite développer: "Il n’y a aucun porteur de projet qui peut tout seul créer quelque chose, mais on est toujours entourés de plein de belles personnes", soutient Solène Espitalié.