Dans le cadre d'un projet de "réorganisation de son activité industrielle en France", le sucrier Tereos a annoncé mercredi la fermeture d'une sucrerie et d'une distillerie. Les raisons de cette fermeture sont les suivantes : le manque de betteraves sucrières, des rendements trop bas à cause de la jaunisse et des infrastructures trop difficiles à moderniser. La France est pourtant le leader sur le marché européen du sucre.
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Le danger du changement climatique
Cette place de numéro 1, la France la doit à ses betteraves sucrières. Ces dernières sont blanches et ne doivent pas être confondues avec les betteraves alimentaires rouges. En France, cette betterave sucrière est très cultivée sur 400.000 hectares, principalement dans le Nord. Sa culture a été développée sous Napoléon, qui ne pouvait plus s'approvisionner en sucre de canne dans les Antilles à cause du blocus anglais.
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La betterave jouit en France d'un climat très favorable, avec un rendement au-dessus de la moyenne européenne. Cinq millions de tonnes de sucre sont produites chaque année au sein de cinq grands groupes sucriers qui en exportent la moitié à l'étranger. Près de 40.000 salariés français travaillent dans la production du sucre. Néanmoins, les betteraves résistent de moins en moins au changement climatique. Cela oblige la filière à dépendre des pesticides, dont l'utilisation est contestée, parfois même interdite. La production française de sucre en pâtit.