Le gouvernement est à la manœuvre pour calmer la colère des jeunes, toujours très remontés contre la loi Travail. La ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem rencontre mercredi les organisations étudiantes et lycéens avec Myriam El Khomri, ministre du Travail, et Patrick Kanner, ministre de la Jeunesse. Selon nos informations, l'exécutif travaille sur trois axes pour répondre à la mobilisation des étudiants : l’emploi, le logement et la santé.
Une bourse supplémentaire. Sur l'emploi, la première piste à l’étude est un système qui viendrait dans le prolongement de celui des bourses étudiantes. L’idée est en effet d’accompagner les jeunes au démarrage de leur recherche d'emploi. Pour aider ceux qui sont en situation de précarité, une allocation de quelques centaines d’euros par mois serait créée. Cela permettrait alors d’avoir une "soupape de sécurité" pendant quelques temps, en attendant de trouver un travail. Une enveloppe de 100 millions d'euros par an pourrait être débloquée pour financer la mesure.
Un meilleur accès aux soins. Par ailleurs, tous les individus de 16 à 25 ans se verraient en effet proposer un bilan de santé gratuit. Un moyen de répondre au problème récurrent d'accès aux soins des jeunes, pointé par de nombreuses associations. Selon une récente enquête nationale lancée par le réseau de mutuelles étudiantes Emevia avec l'institut CSA, 17,4% des étudiants ont renoncé à se soigner dans les dix derniers mois, faute de pouvoir payer. Ce taux est encore plus important chez les jeunes femmes, qui sont 21,6% à ne pas se rendre chez un médecin pour des raisons de coût.
Étendre la garantie locative aux jeunes chômeurs. Dernier point sur lequel le gouvernement devrait bouger : le logement. Il est question d’étendre le système actuel de caution locative étudiante. Cette garantie est donnée par l'Etat aux jeunes locataires en difficulté pour que ces derniers puissent trouver plus facilement un logement. Mais aujourd'hui, elle n'est pas disponibles pour les jeunes au chômage.
Enfin, pour envoyer un signal à la jeunesse, dont François Hollande avait fait sa priorité pendant la campagne de 2012 mais qui semble désormais lui tourner le dos, le gouvernement devrait faire une annonce symbolique : pour tout projet de loi, il étudiera au préalable les conséquences des mesures pour les jeunes.