Plus de trois millions d'Ukrainiens ont déjà fui leur pays depuis le début de la guerre, il y a trois semaines et parmi eux, environ 20.000 sont accueillis en France. Parfois, ils travaillent, comme cinq d'entre eux à Hazebrouck, dans le Nord. L'entreprise Lener Cordier, qui fabrique des manteaux, a décidé de les rapatrier, en leur offrant un emploi et un hébergement.
"On utilise le traducteur sur l'ordinateur"
Dans les bureaux de cette entreprise de textile, on entend parler ukrainien depuis une semaine. Nadia, originaire de Kiev, prend des mesures sur un mannequin : "Mon travail est exactement le même qu'en Ukraine. Je fabrique des patrons pour les vêtements. Ma priorité, c'est que l'entreprise continue de fonctionner malgré ce qui se passe dans mon pays", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
Cela faisait vingt-deux ans que Nadia travaillait dans la capitale ukrainienne. Du jour au lendemain, elle a dû fuir avec ses deux filles et sa petite fille. Alors, bien sûr, au travail, il y a la barrière de la langue, mais les échanges se font entre salariés même si c'est assez compliqué puisqu'ils doivent "utiliser l'anglais, l'ukrainien, le russe. On se fait des signes ou bien on utilise le traducteur sur l'ordinateur", décrypte Nadia.
10.000 emplois à pourvoir dans les entreprises pour les Ukrainiens
Tout le monde fait des efforts, insiste cette Ukrainienne qui envisage de prendre des cours de français. C'est son patron qui lui a proposé de venir en France avec sa famille. Hélène, une des salariés, leur prête un logement : "Ce sont nos collègues. On est touchés par ce qui se passe. Ça me paraissait évident de les aider. On se dit que sinon, on était dans cette situation-là, on aimerait bien que quelqu'un nous aide", affirme-t-elle.
Et cette entreprise, qui emploie 250 personnes en Ukraine, a déjà envoyé là-bas deux convois humanitaires. De son côté, la Fédération des entreprises d'insertion annoncent que les entreprises du secteur proposent 10.000 emplois à pourvoir d'ici la fin juin pour les réfugiés ukrainiens.