Commerce rural : 62% des communes françaises en sont dépourvues

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Margaux Fodéré, édité par Laura Laplaud / Crédits photo : BENJAMIN POLGE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

En France, 62% des communes sont dépourvues de commerce contre 25% en 1980. Afin de lutter contre le déclin de la commercialité, un vaste plan de reconquête du commerce en milieu rural a été lancé en mars dernier. Objectif : retisser du lien dans les villages.

Villages cherchent désespérément commerces. En 1980, selon les données de l’Insee, 25% des communes françaises ne disposaient d’aucun commerce. Elles sont aujourd’hui 21.000, soit 62% des communes françaises, à être dépourvues de commerce . Afin de lutter contre ce déclin, la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire et la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure, ont lancé en mars dernier un plan de reconquête du commerce en milieu rural pour aider à l'implantation de nouveaux commerces. Des aides à l'investissement pouvant aller jusqu'à 80.000 euros par projet seront allouées par l'État. 

Une situation préoccupante pour les mairies

Le commerce est "l'âme de nos campagnes", défend la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme Olivia Grégoire. À Annoire, dans le Jura, cette âme n’a pas totalement disparu mais avec le déclin des activités agricoles locales, les commerces ont tous fermé les uns après les autres. "C'est une situation qui me préoccupe beaucoup parce que les personnes âgées restantes au village n'ont plus la possibilité d'être approvisionnées comme ils l'étaient autrefois", explique Christian Lagalice, maire de la commune de 420 habitants.

Un dispositif gagnant-gagnant

Dans quelques mois, Annoire accueillera un local multiservice, à l'instar de la commune de Mazangé dans le Loir-et-Cher, qui a pu ouvrir une épicerie associative en septembre grâce au soutien de l’État à hauteur de 12.000 euros. Un dispositif gagnant-gagnant pour la commune et pour le commerce, souligne Christine Bourdier, cofondatrice de l’association en charge de l’épicerie. "La municipalité du village est venue nous solliciter pour remonter un projet. Et puis pour nous, la mairie est le partenaire indispensable qui nous met tout simplement un toit sur la tête", affirme-t-elle.

Selon le cabinet d’Olivia Grégoire, rouvrir des commerces permettra aussi de lutter contre le sentiment de déclassement qui pourrait s’installer dans ces communes.