L'État a promis mercredi d'aider financièrement le groupe propriétaire des marques William Saurin, Garbit et Madrange, Financière Turenne Lafayette pour lui éviter la liquidation judiciaire, après la révélation que ses ses comptes étaient truqués depuis des années. Le gouvernement a également annoncé que la justice avait été saisie et qu'il était mobilisé pour éviter la disparition de plus de 3.000 emplois. Le groupe cherche depuis des solutions pour préserver ses activités mais plus de 3.000 emplois sont menacés. Mercredi, l'État a annoncé son intention d'assurer une partie de la trésorerie du groupe.
"Éviter la liquidation judiciaire". Concrètement, l'Etat, par la voix des ministères de l'Agriculture et de l'Economie souhaite "éviter la liquidation judiciaire". Un soutien financier sera ainsi mis en oeuvre "pour accompagner l'entreprise", précise le communiqué. Dans les prochains jours, les montants nécessaires et les besoins du groupe seront examinés. "Pour nous c'était important d'apporter cette assurance aux fournisseurs, aux clients et aux salariés", ont ajouté les deux cabinets.
"Fausses facturations". "Le groupe arrangeait depuis de longues années ses comptes en fin d'année en passant des écritures comptables qui étaient soit de fausses facturations, soit de fausses avances sur stock", ont expliqué les représentants des deux ministères. Les comptes étaient "embellis" pour masquer les difficultés, mais il n'y a "pas de malversation à notre connaissance", ont-ils ajouté, estimant que le redressement allait "prendre plusieurs semaines et plusieurs mois".
Conserver l'emploi. La direction de l'entreprise affirme aussi qu'elle se mobilise "pour rechercher les voies et moyens d'assurer la poursuite des activités et conserver les emplois des entreprises du groupe", selon son communiqué. "Plusieurs pistes sont envisagées, parmi lesquelles la recherche de nouveaux moyens de financement, y compris au travers de l'ouverture du capital", assurent les dirigeants.
Le décès le 30 novembre de Monique Piffaut, propriétaire et actionnaire unique de Financière Turenne Lafayette, a été le déclencheur de la découverte du maquillage des comptes de ce groupe inconnu du grand public qui détient aussi les jambons Madrange et Le Foué de Paul Prédault. Nommé début décembre président du groupe, Eric le Gouvello, spécialiste de conseil en stratégie, avait diligenté un audit sur sa situation économique et financière.