Les commerçants pensent enfin voir le bout du tunnel avec une prochaine réouverture de leurs magasins. En revanche, pour les restaurateurs, ce sera, sans doute, un Noël à la maison à cause du Covid-19. Ils ne savent toujours pas à quelle échéance ils seront autorisés à rouvrir. Et si c'est une catastrophe pour eux, ça l'est aussi pour de nombreux autres secteurs qui dépendent de la restauration comme la filière volaille. Elle enregistre 10% de son chiffre d'affaire annuel la dernière semaine de décembre.
Il faut sauver Noël... Mais aussi ses volailles. C'est le cri d'alarme de toute la filière qui s'inquiète de voir la période la plus importante de l'année gâchée par la crise sanitaire. Le confinement "tombe au pire moment" selon Marie-Pierre Pé, la directrice de l'Interprofession du foie gras. "La restauration, c'est très important pour le foie gras, c'est plus de 40% de nos débouchés", explique-t-elle.
La crainte d'une réduction de la bulle sociale
Eric Lefeuvre, directeur général de l'entreprise Savel, demande également la réouverture des restaurants où il écoule la totalité de ses pintades. Même s'il négocie en ce moment avec la grande distribution, il sait qu'il va perdre du chiffre d'affaires quoi qu'il arrive. Pour éviter de se retrouver avec trop de marchandises sur les bras, il a réduit d'un tiers sa production pour les fêtes. "On veut éviter justement de se retrouver dans des situations compliquées avec le Covid-19. L'enjeu de ce Noël un peu particulier va être d'écouler l'ensemble des volumes qui vont être mis en place. La pintade, c'est essentiellement un plat de Noël, il ne faut se rater", souffle-t-il.
La dernière crainte, c'est le maintien du confinement ou d'éventuelles mesures de restrictions sociales comme l'interdiction de grands rassemblements familiaux, indispensables pour la vente des grosses volailles dites festives, comme les dindes ou les chapons.