Un mois de plus en confinement, c’est long. Qui plus est quand on est en chômage partiel, comme près de neuf millions de salariés, confinés chez eux sans activité. Alors pourquoi ne pas en profiter pour développer ses compétences ? Les formations en ligne sont en plein boom depuis le début de la crise du coronavirus. Et elles sont désormais exceptionnellement prises en charge à 100% par l’État pour les salariés qui se retrouvent au chômage partiel.
Demandes d'inscription décuplées
Avec le télétravail et le chômage partiel, les gens ont plus de temps pour se former. Résultat, le nombre d’inscriptions sur l’application du gouvernement Mon Compte Formation a augmenté de 10% depuis le début du confinement. Et les organismes de formation voient affluer en masse les demandes d'inscription. "Dès la première semaine de confinement, on recevait plus de 1.000 demandes par jour. Aujourd'hui, c'est le double. C'est dix fois plus qu'en temps normal", explique Thibault Viguier, cofondateur de l'École Française, un institut de formation pour adultes.
Une augmentation de la demande qui réclame un peu d'organisation pour les instituts de formation. "On a embauché sept conseillers pédagogiques pour orienter les nouveaux inscrits, ainsi que de nouveaux formateurs pour fournir un accompagnement personnalisé", détaille Thibault Viguier. "En temps normal, la moitié de nos formations se déroule déjà à distance, et l'autre moitié en cours du soir à plusieurs. Ces ateliers ont été passés en visioconférence, toujours en groupe. Pour le reste, nous avons mis en place un système de créneaux, chacun réserve l'horaire qui lui convient."
Anglais, management et... décoration d'intérieur
Parmi les formations les plus populaires se trouvent les langues étrangères. "Je donne entre huit et dix heures de cours par jour, de 8 heures à 19h30, tous les jours", illustre Lauriane Lebreton, dirigeante de l'Atlantique British Academy, un institut de cours d’anglais près de Nantes. Elle n’a jamais reçu autant de demandes et elle a donc dû s'adapter. "En un week-end, j'ai dû remplacer tous les cours physiques par des cours en visioconférence via une plateforme sur Internet. L'objectif était juste de maintenir mon activité. J'ai été très agréablement surprise de voir la demande s'accroître", se réjouit-elle.
Outre les langues, ce sont les formations générales qui marchent le mieux en ce moment, celles qui "pourront toujours servir" : utilisation de Photoshop ou Excel, création de site Internet... "Ce sont des personnes qui utilisent ces outils au travail de manière très ponctuelle, sans les maîtriser. Et elles profitent de cette 'pause' pour se former et rattraper leur retard", précise Thibault Viguier, de l'École Française.
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D'autres voient plus loin puisque le management est également dans le groupe de tête des formations les plus demandées. "Ce sont des gens qui envisagent une évolution de poste après le confinement, soit parce qu'ils cherchent un nouvel emploi, soit parce que leur entreprise va être amenée à se transformer", avance Thibault Viguier.
Et puis, il y a des Français à qui le confinement donne des idées. "On observe un pic inattendu de demandes pour la formation en décoration d'intérieur", s'amuse le cofondateur de l'École Française. Tant qu'elles sont certifiées par l'État et validées par votre entreprise, toutes ces formations sont prises en charge en totalité grâce au Fonds national de l'emploi.