Après deux mois de confinement, et alors que l'économie française risque de mettre de longs mois pour se remettre de l'épidémie de coronavirus, les entreprises vont-elles tenir le choc ? Invité dimanche d'Europe 1, Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy et président du groupe de conseil en stratégie sociale Alixio, estime que, face aux nombreuses destructions d'emplois qui s'annoncent, "il va falloir repenser les plans sociaux".
Pour Raymond Soubie, il faut distinguer deux types d'entreprises. "Celles qui vont avoir des difficultés sérieuses dans les prochains mois, mais espèrent s'en sortir, et celles qui vont être très durement touchées, pendant une année ou deux". Parmi ces secteurs, on peut citer notamment les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique.
Concernant les premières, "il faut essayer de faire en sorte que les entreprises gardent leurs salariés, soit avec un Etat qui conserverait une partie du chômage partiel, soit avec des accords dans les entreprises, par lesquels syndicats et salariés fassent des concessions sur le temps de travail par exemple". Dans ces entreprises, poursuit l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, "on peut, en gardant les salariés, qui seront sous-employés, avoir des actions de formation continue et professionnelle qui permettent d'améliorer leurs compétences".
"Je crains que le taux de chômage ne monte très sensiblement"
En revanche, pour les entreprises les plus gravement touchées, "il est clair que le périmètre des emplois va considérablement changer", anticipe Raymond Soubie, qui prévient : "Elles vont être obligées de se séparer d'un nombre important de salariés." Face à cette situation, estime-t-il, "il va falloir repenser les plans sociaux qui sont faits pour ce genre de circonstance", par exemple, "pour que les congés de reclassement pendant lesquels l'entreprise continue de payer le salarié soient allongés, qu'ils soient meilleurs pour les salariés en plus grande difficulté, et qu'on utilise cette période pour avoir des actions de formation massivement aidées par l'État".
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Mais même si ces mesures étaient mises en place, "je crains que le taux de chômage ne monte très sensiblement", prévient tout de même le président d'Alixio.