Le bilan du coronavirus ne cesse de progresser, et sur les marchés financiers, la panique gagne. La Chine représente une part non négligeable de l'économie mondiale, qui a triplé depuis la dernière épidémie du Sras. Nicolas Barré, éditorialiste économique décrypte les conséquences possibles du ralentissement de la machine chinoise.
En Chine, le bilan du coronavirus est passé à 106 morts, 4.000 cas confirmés. La ville de Wuhan, et plus largement les villes du centre du pays, ont pris des mesures de quarantaine pour tenter de limiter la propagation de l’épidémie. Depuis le début de la pneumonie virale, les marchés financiers sont frappés de plein fouet. Ils redoutent ses conséquences sur l’économie chinoise. Notre éditorialiste économique Nicolas Barré revient sur le ralentissement de la machine chinoise, qui ne sera pas sans conséquences pour l’économie mondiale.
La part de l'économie chinoise a triplé
"C'est la grande différence avec l’épisode du Sras en 2003. Depuis cette époque, la part de l’économie chinoise dans l’économie mondiale a triplé. Ce qui veut dire que l’effet de contagion sur les autres économies risque d’être beaucoup plus important et rapide. De plus, l’épidémie survient alors que la machine économique chinoise est déjà en train de ralentir. C’est la raison pour laquelle les marchés boursiers dévissent, surtout en Asie.
C’est simple, ils ont effacé tous les gains enregistrés depuis le début de l’année. On constate déjà des effets économiques directs dans l’industriel, notamment automobile puisque Nissan, PSA, Renault et d’autres rapatrient leurs employés étrangers basés dans la région de Wuhan.
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Seule consolation, si l’on peut dire, ça fait baisser le prix du pétrole. Le pétrole est passé en-dessous de 60 dollars le baril alors qu’on était à 70 dollars début janvier. Là encore, l’effet de taille de la Chine joue à plein : ce pays est le premier consommateur mondial d’énergie. Lorsque la machine économique chinoise ralentit, la demande de pétrole chute et les prix avec.
Les spécialistes anticipent en particulier une baisse des prix du kérosène si l’épidémie persiste, car on observe déjà une chute du trafic aérien au départ des principaux aéroports chinois : 800 vols de moins rien que le week-end dernier ! Cela veut dire aussi moins de touristes, y compris en Europe. On n’a pas fini de mesurer les effets en chaînes de ce coronavirus qui a tué plus de 80 personnes en Chine et qui inquiète bien au-delà."