C'est la première usine de voitures qui va reprendre son activité en France, malgré la crise du coronavirus : l'usine Toyota d'Onnaing, près de Valenciennes, a rouvert mardi. Sur un effectif de 4.500 personnes, 1.000 personnes doivent réactiver la production du site nordiste jeudi. Mais avant ce redémarrage partiel, ouvriers et cadres de production doivent être formés à de nouvelles conditions de production pour assurer la sécurité de chacun, comme l'assure le président de l'usine, Luciano Biondo, au micro d'Europe 1.
Gel, masques, identification au sol…
Tout commence sur le parking de l'usine qui produit des Yaris depuis vingt ans : "On a mis en place des mesures indispensables pour rentrer sur le site, où il faut mettre le masques et le gel hydroalcoolique. Ensuite, les salariés mettront des visières dans des endroits où l'on a des difficultés à garder toutes les règles de distanciation", assure le directeur de l'usine. Cela se poursuit sur les flux, où le "nouveau protocole" bâti par Toyota permet d'"éviter les croisements et que les personnes puissent être trop proches".
Il n'y a pas que les chaînes de production qui ont subi des changements : "Nous avons fermé la restauration et les machines de distribution, réadapté les salles de réunion et les salles de repos", détaille Luciano Biondo, qui met en avant "beaucoup d'adaptations" dans l'usine. Cela se voit, selon Fabrice Cambier, salarié et responsable syndical Force ouvrière : "L'entreprise a mis le paquet pour que les gens puissent travailler en toute sécurité. On a le gel, les masques, l'identification au sol… On pourrait toujours demander plus mais, aujourd'hui, tout a été fait au niveau du protocole sanitaire."
85% de la production exportée
Si "aujourd'hui et demain (mardi et mercredi, ndlr), nous formons, jeudi, les personnels de production vont arriver", être formés pour ensuite "faire des essais de production" : "Qui mieux que les gens de production pour savoir quelles sont les adaptations à faire pour produire des voitures dans le futur ?", interroge Luciano Biondo. Pour l'heure, ces salariés ne sont pas très stressés, à en croire Fabrice Cambier, qui en a croisé "environ une quarantaine", mardi matin : "Ils se sentent rassurés", affirme-t-il.
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La direction de l'usine compte "faire une cinquantaine de voitures en test", jeudi, contre 1.100 sur une journée ordinaire. "La première étape est de prendre le temps d'adapter l'outil industriel", mesure Luciano Biondo. Mais alors que le confinement est toujours strict dans de nombreux pays, redémarrer la production est-il indispensable ? "Nous construisons 85% de la production pour l'étranger et il y a des pays dans lesquels les concessionnaires sont ouverts, comme l'Europe du Nord ou l'Allemagne", insiste le directeur du site. "En mai ou en juin, il va quand même falloir livrer nos clients."