Mardi, le ministre de l'Economie a appelé les assureurs, comme le président de la République avant lui, à "être au rendez-vous" pour aider les entrepreneurs à limiter les dégâts causés par crise du coronavirus. Mais les assureurs ne pourront pas rembourser seuls les 60 milliards d'euros de pertes d'activité, explique un expert du sujet.
Bruno Le Maire l'a rappelé lundi : "Les assureurs doivent être au rendez-vous de la solidarité nationale." Un appel déjà lancé par le président de la République lors de sa dernière allocution télévisée. "Il y a beaucoup de démagogie de la part de nos politiques qui disent que les assureurs devraient tout rembourser. Mais les assureurs ne peuvent pas faire n'importe quoi, il y a des organes de contrôle...", affirme mardi sur Europe 1 Olivier Moustacakis, cofondateur du site Assurland.com, un comparateur d'assurances en ligne.
"Même si les assureurs voulaient rembourser, cela leur serait interdit"
Fermés depuis deux mois pour cause de coronavirus, nombre de professionnels de l'hôtellerie et de la restauration se retrouvent sans ressource et démunis face à des contrats d'assurance ne couvrant pas le risque de pandémie. Depuis le début de la crise, le cumul de perte d'activité se chiffrerait à 60 milliards d'euros. "Même si les assureurs voulaient rembourser toute cette somme, cela leur serait interdit par l'autorité de contrôle en charge de vérifier leur solvabilité", souligne Olivier Moustacakis.
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D'après lui, les assureurs français n'ont pas la capacité financière de venir en aide à tous ceux qui en ont actuellement besoin. "Il s'agit d'un risque systémique. Alors que les assurances reposent sur le principe de mutualisation : il faut que certains aillent bien et puissent payer pour ceux qui vont mal", explique-t-il. Dans ce cas de figure, comme dans celui d'une guerre dit-il, "seuls les Etats sont capables d'indemniser en dernier recours".