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Ariel Guez , modifié à
Au micro d'Europe 1, Augustin de Romanet, ​Président-directeur du groupe Aéroports de Paris (ADP), revient sur la fermeture de l'aéroport d'Orly, effective ce mardi soir, ainsi que sur les conséquences du confinement sur l'économie du transport aérien.
INTERVIEW

À partir de ce mardi soir, l'aéroport au sud de Paris va "être mis sous cloche". Dommage collatéral des mesures de confinement prises pour tenter d'endiguer la pandémie de Covid-19, Orly a vu se réduire radicalement ses vols depuis deux semaines. Si en temps normal, 640 avions décollent et se posent tous les jours, ils n'étaient plus qu'une vingtaine lundi, raconte au micro d'Europe 1 Augustin de Romanet, Président-directeur du groupe Aéroport de Paris (ADP). 

"Ce n'est rien par rapport aux gens qui sont en réanimation"

"Habituellement, nous avons 85.000 à 100.000 passagers par jour. Hier (lundi, Ndlr), nous avions 2.000 passagers... Maintenir une infrastructure de cette taille, tout l’équipement, représentait une charge élevée pour ADP et pour les compagnies. Donc on va regrouper les vols à Roissy-Charles-de-Gaulle", a-t-il expliqué. "C’est une difficulté, mais ce n’est rien par rapport aux gens qui sont en réanimation", a-t-il déclaré. 

"Nous pourrons continuer à assurer des évacuations sanitaires, des déroutements d’avions, des vols gouvernementaux", précise néanmoins  Augustin de Romanet. 

"L'activité est à l'arrêt"

Invité de la matinale de Matthieu Belliard, Augustin de Romanet est aussi revenu sur les conséquences économiques du coronavirus sur son groupe. "L’activité est simplement à l'arrêt. (...) Nous chiffrons la perte de chiffre d’affaires à plus d'un milliard d’euros pour le groupe ADP", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

80% des effectifs sont désormais en chômage partiel, poursuit Augustin de Romanet. "Nous avons lancé un plan d’économies très important de manière à préserver notre indépendance et à essayer de ne pas abuser d'aides publiques, parce qu'il y a tellement de secteurs nécessiteux (...) Je salue les organisations syndicales qui ont accepté le plan d'économie que nous avons fait".

Le secteur du transport aérien va être profondément remodelé par cette crise, prédit le patron du groupe ADP : " Probablement pour la première fois dans l’Histoire, nous considérons que la vie humaine a un prix suffisamment élevé pour qu’on y sacrifie l’activité économique. Et ça c’est un événement majeur (...). La durée du redémarrage sera certainement plus longue que les crises précédentes".