Le rythme des défaillances d'entreprises s'est nettement accéléré en un an avec près de 10.000 défaillances répertoriées. C'est un niveau quasiment similaire à celui d'avant la crise sanitaire. Dans la plupart des cas, il s'agit de jeunes entreprises en lien direct avec les consommateurs qui ne profitent plus des aides mises en place.
C'est un dur retour à la réalité. Avec près de 10.000 défaillances d'entreprises au premier trimestre 2022, le rythme s'est nettement accéléré : +35% en un an, selon les chiffres d'Altares, expert historique et référent de la data d’entreprise. Ce n'est pas totalement le niveau de 2020, mais l'accélération a été brusque depuis quelques semaines. Fin des aides , changements d'habitudes des consommateurs, et dans un cas sur deux, la jeunesse de l'entreprise est en cause.
"Ces entreprises n'ont pas eu le temps de rencontrer leur business. Elles n'ont pas eu le temps, sans pour autant pouvoir bénéficier de la totalité des aides, puisqu'il n'y avait pas suffisamment d'historique d'activité", précise au micro d'Europe 1 Thierry Millon, directeur des études chez Altares.
Les entreprises les plus concernées par ces défaillances
Le spécialiste explique également quels types d'entreprises sont concernés : "Ce sont des entreprises de petite taille, plutôt dans le commerce, la restauration, mais aussi un peu des entreprises artisanales du bâtiment." Dans le bâtiment, la construction, mais aussi dans les industries mécaniques et de la métallurgie.
La sinistralité est particulièrement marquée pour les jeunes entreprises (48% des défaillances concernent des entreprises âgées de 0 à 5 ans) et les PME de moins de 50 salariés (645 PME de cette taille ont défailli, soit +56%). La plupart des activités sont dans le rouge mais celles à destination du consommateur, tels que les services à la personne, la restauration ou le commerce, sont davantage fragilisées.
Hauts-de-France, Bourgogne... Les régions les plus impactées
Les défaillances sont accentuées par les incertitudes liées au Covid-19 en janvier, les pénuries de matières premières qui continuent et les hausses de prix. Les Hauts-de-France, la Bourgogne, la Franche-Comté et la Normandie sont parmi les régions les plus impactées en France en ce début 2022.
Le retournement est également observé sur la quasi-totalité des territoires, à l’exception de la Corse. En Île-de-France, l’augmentation est toutefois deux fois inférieure à la moyenne nationale.