À l'heure des derniers préparatifs pour la rentrée, les professionnels du tourisme dressent le bilan d'une deuxième saison estivale marquée par le Covid-19. Nombre d'entre eux ont pu bénéficier, par ricochet, des restrictions de circulation imposées à d'autres pays, même si certains secteurs pâtissent d'un manque à gagner.
Le mois d’août touche à sa fin, avec la rentrée qui se profile pour des millions de Français. Bref, les vacances, c’est terminé. Et l’heure est désormais au bilan pour les professionnels du tourisme. Comment s’est passé ce deuxième été sous Covid-19 ? Le secrétaire d’État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, estime que la saison "a été sauvée". Mais l’été a-t-il vraiment été bon pour tout le monde ?
La France, grande gagnante de l'été
Il y a des points positifs. En premier lieu, 85% des Français qui sont partis en vacances sont restés en France, soit 10 points de plus que la normale. "Neuf millions de Français qui, habituellement, partent à l'étranger, sont restés cette année dans l'Hexagone", atteste Stéphane Villain, président délégué d'ADN Tourisme.
Sur la Côte-d’Azur, en Occitanie et sur le littoral Atlantique, la saison estivale a été quasi-normale, sans nette baisse de fréquentation par rapport aux années "normales". Et la montagne n’est pas en reste avec une fréquentation en hausse de 24% dans les Pyrénées. "Les Français redécouvrent un peu ce qu'ils ont à côté de chez eux et je pense que ça va bénéficier, dans les années futures, à des vacances locales", veut croire Stéphane Villain. "Les gens vont peut-être moins regarder les plaquettes des pays à l'étranger et plutôt rester en France."
Des vacances riches et (un peu) plus coûteuses
Les Français sont aussi partis plus longtemps, deux jours de plus en moyenne. Et pendant ces vacances, ils semblent avoir profité de leurs séjours. "À l’intérieur du pays, campagne et montagne, il y a eu beaucoup plus d’activités que d’habitude parce qu’il y avait souvent des familles avec des enfants et il fallait un certain nombre d’activités pour eux", assure Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage. "Ça allait de la randonnée à l’accrobranche, au VTT, aux cabanes dans les arbres… Bref, diverses activités de nature."
Les Français se sont donc fait plaisir. Chez les restaurateurs, par exemple, le montant global des paiements par carte était en hausse tout l’été, de 10 à 20% selon les semaines, par rapport à 2019.
Deux points noirs
En revanche, il y a deux points noirs au tableau. Avec la préférence donnée aux vacances en France, les agences de voyage déplorent, elles, une chute de 40% de leur activité. Et puis, phénomène inverse, les touristes étrangers sont peu venus en France et ce sont ceux qui dépensent le plus. Les touristes américains, chinois, russes ou encore émiratis ont sérieusement manqué, notamment à Paris.