Après les Ehpad, les crèches… Europe 1 a révélé dès mercredi comment les établissements privés étaient devenus des machines à profits. Ce jeudi, nous allons plus loin et nous nous penchons sur leur financement. Les rapports de l’inspection générale des affaires sociales en attestent : les crèches privées sont largement financées par des fonds publics.
L’État aide dès la création de la crèche et la CAF peut couvrir jusqu’à 80% des frais d’installation. Il ne reste alors au gestionnaire privé qu’une petite partie de la facture à régler. Et ça ne s’arrête pas là. Le fonctionnement des crèches privées est aussi financé par la CAF, à hauteur de 35%. Cela se fait à travers la Prestation de service unique (PSU). C’est une aide versée en fonction du nombre d’heures facturées aux parents. Cette aide incite d’ailleurs les crèches à la pratique du surbooking. C’est un effet pervers.
Crédit d’impôt pour les entreprises et les familles
Le reste est financé par les familles et les entreprises, mais elles sont aussi soutenues par l’État. Cette fois-ci, c’est via un crédit d’impôt, à hauteur de 50%. Et l’entreprise peut en plus déduire de son impôt sur les sociétés les charges de ses dépenses. Au bout du compte, l’État aide les entreprises à hauteur de 80%.
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Selon un rapport du cabinet de conseil Ernst & Young, l’argent public représente plus de la moitié du financement d’une crèche privée. Dans un rapport en 2017, l’inspection générale des affaires sociales estimait même que l’aide publique directe ou indirecte pour les crèches privées pouvait représenter plus de 130% du coût de prise en charge.