Les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne ont entamé lundi à Bruxelles un conseil jugé décisif par la France, qui espère en obtenir des mesures susceptibles d'apaiser l'exaspération des éleveurs.
"Prendre la mesure de la situation". Les premiers concernés, mobilisés depuis le mois de janvier, jugent nécessaire de passer par l'échelon européen, d'où pourront venir, selon eux, des solutions plus utiles, à long terme, que les seules mesures d'urgence du gouvernement. "Il faut que chacun prenne bien la mesure de la situation dans laquelle on se trouve et en tire des conclusions, donc je considère que ce Conseil est important", a déclaré à son arrivée à Bruxelles le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. "Il n'y a jamais de réunion de la dernière chance. Il n'y a qu'une volonté de se battre jusqu'au bout pour obtenir des solutions et c'est ce que je vais faire", a-t-il ajouté.
"Trouver des solutions". Phil Hogan, le commissaire européen conspué par les éleveurs, a dit il y a une dizaine de jours, lors d'une visite au Salon de l'agriculture, "comprendre (leurs) difficultés". "La Commission est déterminée à trouver des solutions qui tiennent réellement compte de la gravité de la crise actuelle", a-t-il également assuré dans un communiqué publié le soir même, après avoir écouté les doléances des syndicats.
Plusieurs pays réticents à réguler les marchés. Mais rien ne dit que la position française l'emportera. Car les 28 ministres arriveront lundi avec des propositions parfois difficilement compatibles, certains demandant une meilleure régulation et d'autres posant le diagnostic inverse. Le Royaume-Uni, l'Irlande, le Danemark ou la Suède sont par exemple réticents à l'idée d'adopter des mesures de régulation des marchés. Dans l'autre camp, Stéphane Le Foll estime que les crises, particulièrement désastreuses pour les producteurs de porc et de lait confrontés à une chute des cours, sont avant tout le résultat d'une surproduction européenne.