Les négociations entre les éleveurs et le groupe Lactalis sur le prix du lait ont échoué dans la nuit de jeudi à vendredi, au terme de près de onze heures de pourparlers, les manifestants à Laval promettant "de poursuivre" le blocus de l'usine du géant laitier, accusé de pratiquer des prix trop faibles.
Constat d'échec. Le mouvement, qui a débuté lundi soir, "se poursuit. On ne sortira qu'avec une victoire", a assuré le président de la FDSEA de Mayenne, Philippe Jéhan, quelques minutes après l'annonce de l'échec des discussions entre les représentants des producteurs de lait et ceux du groupe agro-alimentaire Lactalis. La réunion qui se tenait à la Maison du Lait à Paris, s'est terminée par un constat d'échec dressé par le médiateur des relations commerciales Francis Amand. "Il se dit "très déçu sur la méthode", et a "eu l'impression que les représentants des organisations de producteurs n'étaient pas en capacité de prendre des positions et qu'elles leur étaient dictées depuis Laval".
Fixer un prix. Avant les pourparlers avec Lactalis, les producteurs réclamaient "une visibilité jusqu'à la fin de l'année et un engagement écrit sur une nouvelle méthode de fixation du prix du lait", avait expliqué Florent Renaudier, producteur de lait en Mayenne et membre du conseil d'administration de la branche laitière de la FNSEA. "Mais les représentants des producteurs ont considéré que ce (la dernière proposition à 280 euros) n'était pas suffisant", a souligné le médiateur. Le porte-parole de Lactalis Michel Nalet a dénoncé de son côté le rôle du syndicat agricole FNSEA qui a, selon lui, "poussé un certain nombre d'organisations de producteurs à ne pas prendre de décisions.
"On ne partira pas". Tard dans la soirée près de 1.000 personnes s'étaient rassemblées sur le rond-point de la "honte du lait" entourées de près de 150 tracteurs. "On ne partira pas, il faudra que Lactalis cède", a affirmé le président des Jeunes agriculteurs (JA) de Mayenne, Jérémy Trémeau. "On est déçus. Avec des personnes comme ça (de Lactalis NDLR), on ne peut pas négocier. Il faut rester solidaires et se mobiliser", a confié dans la nuit Florian, un jeune Mayennais installé depuis six mois dans son exploitation.
L'été dernier, les tables rondes s'étaient succédé pendant des semaines au ministère de l'Agriculture avant de parvenir à un accord sur les prix de la viande et du lait. Ce dernier n'a jamais été appliqué.