Les équipes informatiques du constructeur automobile étaient sur le site lundi. L'établissement devrait rouvrir mardi.
L'usine Renault de Douai dans le Nord, l'une des plus importantes du constructeur automobile en France, était à l'arrêt lundi matin "préventivement" en raison de la cyberattaque mondiale, a affirmé un porte-parole de l'usine. Quelque 3.500 salariés ont été mis au chômage partiel ou bénéficieront d'un jour de congé collectif ce lundi. La direction avait prévenu les syndicats dès dimanche midi de la fermeture de l'établissement, qui devrait rouvrir mardi matin.
Les équipes informatiques sur le site. L'immense parking de l'usine, habituellement rempli, était presque vide lundi matin et le calme régnait, contrairement à l'effervescence quotidienne. "Nos équipes informatiques travaillent aujourd'hui sur le site, ainsi que des salariés de la logistique car l'approvisionnement se poursuit, et vont tout faire pour le sécuriser pour que le travail puisse reprendre demain matin", a déclaré un responsable de la communication de l'usine. Leur travail serait "essentiellement préventif mais nécessite une grande vigilance". Le parc informatique de l'usine est composé de "plusieurs centaines d'ordinateurs", selon Abdel Miraoui, salarié CGT. "Ils vont procéder à la mise à jour de tous les ordinateurs pour les redémarrer mardi matin, ce qui est étrange car on dit que le problème va perdurer", a-t-il ajouté.
90% des usines Renault actives. L'usine de Douai compte près de 5.500 employés (3.700 CDI et 1.800 intérimaires) et produit des Talisman, Scénic et Espace. Créée en 1970, elle occupe une superficie de 350 hectares, d'après le site internet de la marque au losange. Environ 800 véhicules sortent chaque jour des chaînes de montage, d'après Force ouvrière. De son côté, un porte-parole au siège de Renault a confirmé que la production reprendrait mardi matin à Douai et assuré que 90% des usines du groupe dans le monde fonctionnaient normalement. "A part Douai, toutes les usines françaises ont redémarré ce matin", a déclaré ce porte-parole. En outre, "il y a une ou deux autres usines dans le monde" qui ne tournent pas à l'heure actuelle, a-t-il indiqué sans préciser lesquelles. Il a noté que certaines usines Renault se trouvaient dans d'autres fuseaux horaires, comme en Amérique du Sud, et n'avaient donc pas encore entamé leur journée de travail du lundi. Concernant Douai, qui a produit 160.000 véhicules l'année dernière selon lui, "on va rattraper le retard pour livrer les clients en temps et en heure", a assuré ce porte-parole.
Une cyberattaque d'ampleur mondiale. Des ordinateurs dans au moins 150 pays ont été touchés depuis vendredi par une attaque informatique "sans précédent", faisant plus de 200.000 victimes et affectant le fonctionnement de nombreuses entreprises et organisations. De la Russie à l'Espagne et du Mexique au Vietnam, des centaines de milliers d'ordinateurs, surtout en Europe, ont été infectés par un logiciel de rançon, un "rançongiciel" exploitant une faille dans les systèmes Windows.