Michel Barnier n'y est pas allé par quatre chemins. Ce mercredi matin, le Premier ministre a parlé d'une situation budgétaire "très grave", tandis que la Banque de France avait jugé mardi "pas réaliste" le retour du déficit public à 3% du PIB d'ici à 2027. Au micro de Cyril Hanouna, l'économiste Éric Heyer a, lui, voulu faire preuve d'optimisme, déclarant qu'il ne fallait pas "exagérer". "Est-ce que les marchés financiers nous le font payer ? Pour l'instant non. Nous n'avons aucun problème pour financer notre dette. Les agences de notation nous ont certes dégradés, mais elles nous notent tout de même 18/20", assure-t-il.
Selon lui, la situation actuelle est multifactorielle : "une crise sanitaire avec un quoi qu'il en coûte, une crise énergétique avec boucliers tarifaires. Il y a eu énormément d'aides pour tout le monde et ça a fait déraper les finances publiques". Interrogé sur la rumeur évoquant de possibles hausses d'impôts sous le futur gouvernement, Éric Heyer a explicité la position défendue jusqu'à présent par Michel Barnier. "Ce qu'il nous dit, c'est que tout le monde doit contribuer à rembourser ces aides puisque tout le monde en a bénéficié".
Des "petites phrases" qui font "paniquer les Français"
L'économiste ne croit pas non plus à l'hypothèse selon laquelle l'épargne des Français pourrait servir à éponger le déficit et s'insurge contre ces "petites phrases" qui "ne servent à rien, sauf à faire paniquer les Français". "Il faut simplement expliquer, dire que la situation n'est pas bonne, sans être catastrophique. Il y a des solutions", insiste-t-il.
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Selon lui, grossir le trait pourrait même aggraver la situation. "Plus, on va tenir ce discours 'c'est la catastrophe, c'est la fin du monde', plus les gens vont épargner, moins il y aura de recettes et plus les déficits seront importants. Le rôle du politique, c'est de rassurer en disant 'oui, on doit faire des efforts, mais on va vous expliquer ces efforts pour que vous compreniez la part que vous allez prendre'".