Danone, l'une des plus grandes marques alimentaires mondiales, fait face désormais à une jeune génération de clients qui ont de moins en moins confiance dans les grandes marques, synonymes pour eux d'alimentation industrielle, de malbouffe, d'obésité. "On est rentée dans une complexité des chaînes de fabrication et dans une complexité des recettes, avec des additifs, ce qui jette du discrédit sur le caractère sain d'un certain nombre de choix. Il y a eu quelques scandales alimentaires aussi", reconnaît ainsi Emmanuel Faber, le PDG du groupe, invité vendredi de la matinale d'Europe 1.
Changer notre agriculture... Face à une génération qui veut reprendre le contrôle de son alimentation, ce grand patron estime que "les consommateurs ont envie de marques qui s'engagent à leurs cotés et qui leur en montrent la preuve". Danone a donc décidé de favoriser le made in France et l'agriculture bleu-blanc-rouge. "La France a la plus belle agriculture européenne, et en même temps c'est une agriculture subventionnée qui arrive à un moment crucial, parce que nous avons épuisé la santé des sols", explique le dirigeant. "Il faut réinventer ce modèle".
Et pour y parvenir, l'industriel a décidé de soutenir les nouvelles initiatives agricoles avec un "Green Friday", inspiré du fameux "Black Friday". "Le 21 septembre j'invite tous les Français qui le souhaitent à notre 'Green Friday' où toutes les ventes des produits Danone en France seront intégralement reversées à un fond de transition agricole", lance Emmanuel Faber, toujours au micro d'Europe 1. "Ça n'est pas le profit, ça n'est pas la marge, ce sont les ventes elles-mêmes", insiste-t-il. "Ce jour-là, si les Français sont au rendez-vous, ils auront voté pour le monde dans lequel ils veulent vivre, pour l'agriculture. Et nous, grandes marques, on sera au service de ça".
... et les règles du capitalisme. Danone a également lancé une initiative inédite en annonçant offrir à chacun de ses salariés une action du groupe. Une démarche qui vise à les intégrer pleinement dans le processus de restructuration de l'entreprise à l'horizon 2030. "C'est beaucoup plus que symbolique, ça donne du sens. L'opposition entre le social et l'économique a mis le monde à l'envers", justifie Emmanuel Faber, le PDG du groupe, qui entend ainsi remettre "le social dans l'économique et l'économique dans le social".