Dans la région bordelaise, les Chinois mettent en vente une cinquantaine de châteaux

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Stéphane Place / Crédits photo : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP , modifié à

Après des années d’achats et d’investissements débridés, les Chinois quittent le Bordelais ! Les millionnaires chinois revendent leurs châteaux girondins… Il y en a aujourd’hui une cinquantaine à céder. Pourquoi une telle fuite des acheteurs Chinois ?

C'est le temps du désamour. Dans la région bordelaise, les investisseurs chinois abandonnent une partie de leurs châteaux : 50 domaines sont à vendre. 

"On a aussi d'autres propriétés où il n'y a plus du tout de financement"

Les millionnaires chinois avaient acquis près de 200 châteaux. Mais depuis le printemps, les Chinois ne peuvent plus investir à l'étranger. Pékin a décidé de renforcer le contrôle des capitaux et leurs fonds sont bloqués. Résultat, 50 châteaux sont à céder. Une vague spectaculaire d'investissements chinois qui aura duré une dizaine d'années dans le vignoble bordelais. Mais aujourd'hui, Stéphane Gabard, lui-même viticulteur et président du syndicat viticole de Bordeaux et Bordeaux supérieur, constate le reflux et ses conséquences. 

"On a quelques fleurons quand même. Mais a contrario, on a aussi d'autres propriétés où il n'y a plus du tout de financement et ceux qui exploitent les équipes qui sont en place n'ont plus de nouvelles de leur patron. C'est la déshérence totale, l'abandon des vignes, la non-culture sur ces parcelles-là", explique-t-il. Il faut dire que le gouvernement chinois a mis en place un contrôle désormais beaucoup plus strict et sévère des capitaux. Lili Thouin, agent immobilier en Gironde, est spécialiste du marché asiatique et déplore la nouvelle législation chinoise.

"De mon côté, je sais qu'il y a une cinquantaine de châteaux chinois à vendre. Parce qu'à l'époque, les Chinois viennent ici avec leur argent facile à sortir de la Chine. Mais à partir de 2017, nous avons la loi qui interdit la sortie de l'argent de Chine, on ne peut plus acheter l'immobilier ou investir dans des rentes aussi facilement. Oh là là, ça tue notre business", déplore cet agent immobilier.