Il y a plus d’activité dans le hangar d’Air France Industries qu’au Terminal 1 de Roissy, quelques centaines de mètres plus loin. Les équipes de maintenance sont en train de tester le réacteur d’un Boeing 777 qui décollera lundi prochain, direction les DOM TOM. Il fait partie des 7 avions long courrier que la compagnie est en train de "déconfiner". Tout comme 25 appareils moyen-courrier, destinés eux au réseau domestique et à l’Europe. Le trafic aérien reste très faible mais la possibilité de se déplacer sans restrictions à partir du 15 décembre laisse espérer une reprise pour la période des Fêtes de fin d’année.
Après le discours d'Emmanuel Macron la semaine dernière, les ventes de billets ont quadruplé chez Air France, qui s'apprête à assurer 55% du trafic habituel et qui est en train en ce moment de préparer ses avions à redécoller.
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Le bruit du réacteur pourrait laisser croire que le décollage est imminent : "Il faut ouvrir le moteur et vérifier qu'il n'y a pas de fuite d'huile ou de pétrole", explique Alain Amiot, en charge de la maintenance. Après quelques minutes d’hésitation pour trouver ce qui bloquait l’ouverture, tout est rentré dans l’ordre. Plusieurs mois de stockage ne sont pas sans conséquences.
Des procédures scrupuleuses
Direction maintenant le cockpit, pour s'assurer que la réverse, qui doit faire ralentir l'avion lors de son atterrissage, est en bon état. Les 2 techniciens présents au poste de pilotage sont en liaison radio avec une autre équipe au sol. Tout se passe comme prévu, la maintenance peut passer à l’étape suivante. Il s’agit à chaque fois de procédures scrupuleuses et surtout inédites, cet avion n'a pas volé une seule fois depuis 8 mois... Du jamais vu, explique Hervé Bonamy, responsable de la maintenance long courrier.
"Depuis avril cet avion n'a pas volé donc on a refait tous les graissages, pour s'assurer qu'il n'y a pas de problèmes de corrosion... Sur tout ce qui est paramètres de vol, conduite de vol pour le pilote on passe à peu près 80 heures". Il faut en effet contrôler tous les circuits, s'assurer que le pilote ait la bonne vitesse, la bonne altitude, quand il montera dans le cockpit.
S’adapter à l’hiver et rassurer les passagers
Des techniques rodées, déjà utilisées lors du 1er déconfinement sauf que l'hiver, il faut anticiper un autre facteur : l'humidité. Pour éviter les risques de moisissure, les cabines ont été régulièrement chauffées depuis fin septembre. Et puis, il y a la panoplie des vérifications classiques : traquer les nids d’oiseaux qui ont profité de l’immobilisation de l’avion et même les insectes qui aiment s’installer au niveau des sondes Pitot, ou encore s’assurer que les pneus ont gardé leur forme initiale. Ce sont donc 32 appareils qui se déconfinent à Roissy.
Des procédures similaires s’effectuent également à Orly. Air France a prévu d’assurer 55% du trafic habituel pour une fin d’année. Les demandes ont été fortes surtout pour les DOM TOM et sur le réseau domestique, des déplacements pour passer Noël en famille. Quelques destinations ensoleillées et purement touristiques pointent à nouveau le bout de leur nez, comme la République Dominicaine, explique Zoran Jelkic. Le directeur général France d’Air France KLM veut rassurer les passagers, tous les billets sont annulables et remboursables sans justificatif.