Dérapage des finances publiques : est-ce vraiment la faute des collectivités ?

  • Copié
Baptiste Morin / Crédit photo : LOIC VENANCE / AFP , modifié à

Ce sera la priorité du prochain Premier ministre : éviter un nouveau dérapage des finances publiques. Avant de réfléchir aux solutions, il faut identifier le problème. Dans le courrier adressé lundi aux rapporteurs généraux et aux présidents de commissions des Finances, Bruno Le Maire pointe une hausse des dépenses des collectivités. Mais est-ce le cas ? 

Alors que nous ne connaissons toujours pas son nom, le prochain Premier ministre aura déjà fort à faire notamment d'un point de vue économique. Il devra éviter un nouveau dérapage des finances publiques. Dans un courrier adressé ce lundi soir aux rapporteurs généraux et aux présidents de commissions des Finances, Bruno Le Maire affirme que ce dérapage est dû aux collectivités. 

Une hausse des dépenses qui est estimée par Bercy à 16 milliards d'euros sur l'année. Le terme de "dérapage" provoque évidemment la colère des élus locaux. "La masse salariale est entre 50 et 60% des dépenses de fonctionnement. Quand le point d'indice des fonctionnaires augmente du fait de l'inflation, naturellement que nos dépenses augmentent, mais ce n'est pas un dérapage, car tout le monde savait que cela aurait lieu", explique Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et président délégué de l'association Villes de France.

Un problème de recettes fiscales aussi 

Pointer les collectivités permet à Bercy d'atténuer la deuxième partie du problème : la faiblesse des recettes fiscales. Mais à quoi l'attribuer ? Peut-être aux baisses d'impôts décidés durant les premières années de la présidence d'Emmanuel Macron

"Il est normal que l'impact des 50 milliards d'euros de baisse d'impôts finisse par se voir dans les recouvrements de recettes", estime l'ancien magistrat à la Cour des comptes, François Ecalle. Ça continue probablement en 2024 et plus qu'anticipé par Bercy".  Si l'on regroupe la TVA, l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés, il manque à ce stade de l'année sept milliards d'euros dans les caisses de l'État.