Des agriculteurs ont organisé jeudi une vente de fruits et légumes en direct à Paris et en banlieue, à l'initiative du Modef, un syndicat agricole minoritaire qui veut dénoncer cette année le "dumping sanitaire", c'est-à-dire l'importation de produits traités avec des pesticides interdits en France.
Frais à prix raisonnables, c'est possible. Vers 10h, les cageots vides formaient un mur au bout de la place de la Bastille tandis que des militants du PCF, partenaire de l'opération, vendaient les derniers sacs de tomates, melons et pommes de terres venus du sud-ouest de la France, aux Parisiens. "On veut démontrer qu'on peut acheminer des produits frais en région parisienne en conservant les coûts raisonnables" et "une juste rémunération des producteurs", a expliqué Joël Soulage producteur de prunes dans le Lot-et-Garonne.
Concurrence déloyale. L'opération organisée tous les ans par le Modef, avait pour thème cette année le "dumping sanitaire" des pays qui importent en France des fruits et légumes traités avec des produits phytosanitaires interdits dans l'hexagone. "La plupart des molécules interdites en France continuent à être utilisées dans les autres pays. Or si le produit est dangereux, pourquoi il ne le serait pas dans les pays tiers. C'est de la concurrence déloyale!" a indiqué Raymond Girardi, le secrétaire général du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef). De plus, en matière de produits phytosanitaires, "les molécules efficaces ne sont pas chères alors que les méthodes qu'on utilise sont plus coûteuses", ajoute-t-il.
22 tonnes écoulées place de la Bastille. Quelque 55 tonnes de tomates, melons, prunes, poires, pommes de terre, salades, haricots, nectarines ont ainsi été proposées aux consommateurs franciliens, dont 22 tonnes place de la Bastille et le reste dans différents points de vente de la banlieue parisienne.