Le gouvernement veut un réseau ferroviaire plus efficace et moins cher. Il réfléchit sérieusement à réduire le nombre de gares desservies par le TGV, détaille mardi dans l'édito économique d'Europe 1, Daniel Fortin, le rédacteur en chef du service Idées et enquête du journal Les Échos.
230 gares desservies. Si l'État pense réduire le nombre de gares, c'est parce que la France s'est laissée emporter par la grande vitesse : 230 gares sont actuellement desservies par le TGV, que ce soient des arrêts intermédiaires ou en bouts de ligne. Mais comme les dessertes se multiplient, les TGV roulent de moins en moins vite. "On ne dessert pas Brive avec un Airbus A380", a lancé lundi la ministre des Transports Elisabeth Borne pour souligner que le fait d'utiliser des TGV pour desservir de nombreuses gares en dehors des métropoles pesait sur la rentabilité.
La grande vitesse, seulement 1% des déplacements. Il y a trois ans, la Cour des comptes révélait que dans 40 % des cas, les TGV étaient utilisés pour avancer à la vitesse d'un TER : un surcoût insupportable pour une SNCF à bout de souffle sur le plan financier. Car la grande vitesse représente 16 % des investissements mais 1% seulement des déplacements.
Un sujet très sensible. Pour l'heure le nom des gares concernées n'a pas été révélé car le sujet est très sensible dans les territoires. Beaucoup de maires influents ou de présidents de régions ont arraché de haute lutte leur desserte TGV. Car cela attire des touristes, des entreprises et donc de l'emploi.
Un rapport à rendre fin janvier. Mais le projet est bel et bien dans les tuyaux. Lundi, une lettre de mission a été confiée à Jean-Cyril Spinetta, ancien patron d'Air France. Il a été chargé de repenser la politique ferroviaire française et de faire des propositions. Il devra rendre un rapport fin janvier.