Des chauffeurs routiers ont une nouvelle fois monté des barrages filtrants et tenté de bloquer des dépôts pétroliers mardi, au deuxième jour d'un mouvement reconductible contre la réforme du code du travail, d'après des syndicalistes FO et CGT. Des actions "se mettent en place dans le Nord, à Rouen, Caen, Nantes, Rennes et Marseille", a indiqué Jérôme Vérité, numéro un de la CGT-Transports.
Dépôt de bus et dépôt pétrolier. Dans les Bouches-du-Rhône, le dépôt pétrolier de La Mède, à proximité de Martigues, a été bloqué momentanément et une zone logistique à Vitrolles a également été ciblée, d'après lui. De son côté, Bruno Lefebvre de FO a relevé des points de mobilisation dans "un dépôt de bus à Rennes", sur un rond-point fréquenté du sud de Rouen, à Carquefou près de Nantes, sur une voie d'accès à Marseille ou encore dans la zone industrielle nord de Lens.
A Caen, une trentaine de grévistes filtraient mardi matin les entrées et sorties du dépôt de carburant de Mondeville, à l'est de la ville, d'après la CGT. "On est en action depuis 4h30 avec un barrage filtrant" qui devrait être maintenu toute "la journée au minimum", a affirmé Jean-Marc Lambert, responsable des transports routiers CGT de Normandie. "Les conducteurs sont solidaires du mouvement, ils partent toutes les quinze minutes" du dépôt, ce qui ralentit l'arrivée des autres camions pour des raisons de sécurité, a-t-il dit. La préfecture a précisé que le site n'était "pas bloqué". "Les manifestants sont présents aux abords et les véhicules circulent. Il leur a été rappelé que le droit de grève est bien évidemment respecté, mais que les blocages ne seront pas admis", a-t-on ajouté.
Renoncement à La Rochelle. A La Rochelle, les routiers ont décidé de "lever" leur mouvement provisoirement, après avoir échoué à bloquer les dépôts pétroliers de La Pallice. "On a essayé de mettre en place quelque chose mais il y avait une compagnie de CRS entière et ils avaient l'air tendu", a rapporté Stanislas Baugé (CGT). En conséquence, les grévistes ont pris la décision "d'arrêter en attendant la réunion au ministère" des Transports prévue jeudi, a-t-il indiqué.
Réunion mardi à 11h. Pour tenter de dénouer la crise, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a invité syndicats et organisations patronales à une réunion jeudi pour discuter du "dumping social et de la concurrence déloyale". Une réunion préparatoire est prévue mardi à 11h avec les syndicats représentatifs (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC).