EDF fait ses comptes et ils ne sont pas bons. Le géant d'électricité a annoncé ce vendredi matin avoir enregistré en 2022 une perte historique de 17,9 milliards d'euros et avoir creusé son endettement à un niveau également record de 64,5 milliards d'euros. En 2021, la dette était de 43 milliards. Entre crise énergétique et état du parc nucléaire français, les enjeux sont de taille pour le nouveau patron, Luc Rémont.
Les conséquences du bouclier tarifaire
2022 n'aura pas été un long fleuve tranquille pour EDF. Le groupe a dû affronter différentes crises, d'abord industrielles, avec la découverte de corrosion sur des tuyauteries indispensables pour que ses réacteurs nucléaires fonctionnent en toute sécurité. La crise sanitaire avait déjà perturbé le programme de maintenance. Le retard accumulé avait laissé craindre le pire pour cet hiver même si jusqu'ici, tout va bien. La perspective de coupure semble oubliée grâce à l'importation d'électricité, aux efforts de sobriété, mais aussi à l'accélération opérée par EDF en fin d'année dernière pour rebrancher ses réacteurs.
L'électricien a également subi les conséquences du bouclier tarifaire au profit des particuliers, mais aussi de l'industrie. Une addition salée : plus de 8 milliards d'euros. Sans oublier l'obligation de céder à ses concurrents une part de sa production nucléaire à prix coûtant. Mais les perspectives ne sont pas toutes sombres. Pour accélérer sur la construction de nouveaux EPR, l'État, qui compte renationaliser EDF à 100%, devra forcément injecter de l'argent et soutenir Luc Rémont, le nouveau patron nommé en remplacement de Jean-Bernard Lévy.