Le géant électricien EDF a fini l'année 2023 dans le vert, avec un bénéfice net de 10 milliards d'euros, grâce au redressement de sa production nucléaire lourdement affectée par des problèmes industriels en 2022, a annoncé vendredi le groupe. Ces résultats sont qualifiés d'"exceptionnels" par EDF, qui avait essuyé en 2022 une perte de 17,9 milliards d'euros. Son chiffre d'affaires s'est inscrit en repli de 2,6% à 139,7 milliards d'euros, mais le groupe a réduit sa dette de 10 milliards d'euros. Celle-ci reste cependant au niveau colossal de 54,4 milliards d'euros.
Dépréciation de 12,9 milliards d'euros
EDF subit en revanche une dépréciation de 12,9 milliards d'euros liée essentiellement aux difficultés du chantier de ses réacteurs nucléaires d'Hinkley Point en Grande-Bretagne. Cette dépréciation s'élève à 11,2 milliards pour les actifs d'Hinkley Point et 1,7 milliard pour l'écart d'acquisition (goodwill) de la filiale britannique EDF Energy, après l’annonce en janvier d'un délai et de coûts supplémentaires pour le projet, détaille le groupe. "L’année a été marquée par beaucoup d'événements, notamment par le redressement de la production et la mobilisation de l'entreprise autour du redressement de la production", a affirmé le PDG d'EDF Luc Rémont vendredi auprès de quelques journalistes.
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Les résultats ont été tirés "par une très bonne performance opérationnelle avec une hausse importante de 41,4 terawattheure (TWh) de la production nucléaire en France, dans un contexte de prix historiquement élevés", commente le groupe. Les réacteurs français ont produit en 2023 quelque 320,4 TWh, dans le haut de la fourchette annoncée. En 2022, la production nucléaire avait chuté à 279 TWh, son plus bas niveau depuis 30 ans, sur fond de difficultés industrielles (découverte d'un problème de corrosion, décalage des calendriers de maintenance liés à la crise sanitaire du Covid).