Alors qu'EDF devait initialement réduire ses effectifs de 5%, ce sera finalement de l'ordre de 10% en quatre ans. Jusqu'à 7.000 postes devraient être supprimés d'ici 2019.
EDF va amplifier et prolonger d'un an son plan de réduction d'effectifs annoncé l'an dernier, pour atteindre en 2019 un objectif cible représentant entre 5.200 et 7.000 suppressions de postes en quatre ans, selon des chiffres qui doivent être présentés jeudi en comité central d'entreprise.
Jusqu'à 10% de baisse d'effectif.L'électricien prévoit désormais que ses effectifs en France se situeront fin 2019 dans une fourchette comprise entre 60.200 et 62.050 salariés, contre 67.200 fin 2015, selon plusieurs sources syndicales. Soit une baisse d'effectifs de 7,7% à 10,4% en quatre ans, contre 5% en trois ans initialement prévu. Interrogé, EDF s'est refusé à tout commentaire. Une intensification qui inquiète les syndicats, alors que l'entreprise a de gros chantiers devant elle (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises et construction de deux réacteurs RPR à Hinkley Point, en Angleterre). D'autant que ces chiffres posent question, souligne une source syndicale, qui se demande s'ils incluent ou non par exemple la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim.
2.000 supprimés en 2016. Après avoir recruté pendant plusieurs années pour renouveler ses compétences, l'électricien avait inversé la vapeur l'an dernier : en janvier 2016, il annonçait une baisse de ses effectifs de 5%, "sans aucun licenciement", sur trois ans (2016-2018), soit environ 3.500 postes en moins. Mais les syndicats avaient indiqué qu'il s'agissait déjà d'une fourchette, avec 2.500 à 4.200 suppressions d'emplois programmées. Rien qu'en 2016, environ 2.000 postes ont déjà été supprimés, a souligné Force Ouvrière la semaine dernière, en chiffrant à 7.000 les suppressions programmées sur quatre ans. "Nous avions des craintes pour la suite, mais pas à ce point-là", avait expliqué à l'AFP son représentant Serge Gianorsi.
"On est parti dans la durée pour une baisse assez profonde", observe Vincent Rodet (CFDT). "C'est la traduction du levier masse salariale qu'on craignait" de voir mis en oeuvre après l'annonce par EDF qu'il revoyait à la hausse son plan d'économies, selon lui.