Une bonne nouvelle pour l'industrie française. Six ans après le rachat controversé de la branche énergie d'Alstom par General Electric (GE), promu par le ministre de l'Économie de l'époque, Emmanuel Macron, les activités nucléaires du groupe américain pourraient, en cas d'accord, revenir dans le giron d'un groupe français. "Le groupe EDF est engagé dans des discussions exploratoires avec GE" en vue d'un éventuel rachat des "activités nucléaires de GE Steam Power", a déclaré un porte-parole du groupe.
Une opération saluée par Bruno Le Maire
S'il n'y a pas encore de certitudes sur les conclusions des discussions,, l'annonce a été saluée par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui a accueilli "très favorablement" cette "première étape positive". "Une telle opération permettrait de conforter la capacité d'EDF à construire l'avenir de notre système énergétique, et répondrait pleinement à notre ambition industrielle en faveur de cette filière stratégique", a déclaré le ministre.
Depuis plusieurs mois, l'exécutif s'était montré vigilant sur ce dossier. Bruno Le Maire avait annoncé au printemps dernier rechercher "une solution française pour les turbines Arabelle", produites par GE. "Cette solution permettra de sécuriser cet actif unique, les compétences qui vont avec et qui sont indispensables à notre avenir énergétique", avançait-il alors dans les colonnes de l'Est républicain.
La question des emplois au centre des préoccupations
La sécurisation des compétences et des emplois figure au cœur des préoccupation des syndicats de GE, qui ont accueilli avec circonspection l'annonce de ces discussions, et s'interrogent sur le périmètre de l'éventuelle transaction. Ce sont "2.000 personnes sur 11.000 qui ont peut-être de la chance de quitter GE", a déclaré Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC. "Mais il faut regarder le projet industriel", a-t-il complété, estimant que le rachat des activités nucléaires de GE Steam Power par l'un de ses clients pouvait faire perdre des contrats auprès d'autres clients, et était donc associé à un "risque de casse sociale".
"L'avenir de la filière énergétique ne se résume pas à celle des centrales nucléaires. Il y a aussi la distribution, l'hydro-électricité, le gaz...", a complété Laurent Santoire, délégué CGT, s'interrogeant sur le devenir des autres entités du groupe General Electric. "Maintenant, il faut l'officialisation du lancement des nouveaux EPR et une politique d'investissement de l'État, principalement dans l'emploi", a-t-il ajouté. À Belfort, où se trouve le principal site de GE Steam Power, le maire (LR) Damien Meslot s'est dit "extrêmement attentif au périmètre du rachat". Il a réclamé qu'il soit "suffisamment large pour assurer la pérennité des activités et de l'emploi" local.