Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a annoncé jeudi aux syndicats d'EDF qu'il n'avait "pas encore pris sa décision" concernant le projet de construction controversé de deux EPR à Hinkley Point en Grande-Bretagne, a-t-on appris de sources syndicales à l'issue d'une réunion à Bercy.
Des "risques". Le ministre a dit "pour la première fois que sa décision n'était pas prise, c'était ses propres mots, et qu'il ne s'engagerait pas à la légère sur ce projet", a indiqué la CGT. "La décision n'est pas prise (...) L'Etat prend conscience que les questions (sur ce projet) sont légitimes" et qu'il y a "des risques", a dit de son côté la CFE-CGC.
Un projet pas remis en cause. Emmanuel Macron avait pourtant laissé entendre le 7 avril, lors de l'inauguration d'une exposition consacrée aux 70 ans d'EDF, que lancer la construction d'une centrale nucléaire à Hinkley Point était une question de "crédibilité" et de "cohérence" pour le géant de l'électricité EDF et la filière française de l'atome. La veille, la ministre de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal, avait déclaré que le projet d'Hinkley Point devait "apporter des preuves supplémentaires (...) de son bien-fondé", sans toutefois le remettre en cause.
Nouvelle réunion avec les syndicats. Une nouvelle réunion avec les syndicats d'EDF est programmée "sous dix jours" pour que chacun puisse faire valoir ses "arguments étayés" sur la possibilité de différer ce projet qui soulève des inquiétudes sur sa faisabilité et son poids sur les finances d'EDF, a ajouté Marie-Claire Cailletaud (CGT). "C'est la première fois qu'on a l'impression que l'Etat écoute réellement les syndicats", a observé William Viry-Allemoz (CFE-CGC).