Édouard Philippe concentre l'essentiel des réformes fiscales sur 2018

Édouard Philippe a détaillé le calendrier des réformes fiscales. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à

Dans un entretien aux "Échos", le Premier ministre a détaillé l'ampleur des réformes fiscales et le calendrier d'entrée en vigueur.

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé une baisse de la pression fiscale de l'ordre 11 milliards d'euros en 2018, censée provoquer "un effet de souffle fiscal" pour l'activité en France, dans un entretien aux Échos à paraître mercredi. "La pression fiscale sera réduite de près de 0,6 point de PIB, soit un montant proche de 11 milliards" en 2018, annonce le chef du gouvernement dans cet entretien publié à la veille du début du débat d'orientation budgétaire avec les parlementaires.

Plus que prévu. "C'est un effort considérable", qui représente "plus de la moitié" des baisses d'impôts promises par l'exécutif sur l'ensemble du quinquennat, ajoute le Premier ministre. Samedi, Édouard Philippe avait indiqué que les prélèvements baisseraient de quelque 7 milliards d'euros l'an prochain. 

Taxe d'habitation et ISF en 2018. Détaillant son projet, le Premier ministre indique qu'une première étape de la réforme de la taxe d'habitation sera bel et bien mise en oeuvre en 2018, avec une première baisse d'impôts évaluée à trois milliards d'euros. Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne une exonération pour 80% des ménages, avec une mise en oeuvre étalée sur trois ans. La réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) sera pour sa part "appliquée intégralement en 2018", ce qui coûtera aussi 3 milliards d'euros. Alors qu'il avait été question de reporter cette réforme, le gouvernement est revenu sur sa décision face à l'émoi que cela avait provoqué dans les milieux d'affaires.

Le prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les revenus de l'épargne, autre promesse d'Emmanuel Macron, sera également mis en oeuvre dès 2018. Ce dispositif, qualifié de "flat tax", représentera une baisse d'impôt "d'environ 1,5 milliard d'euros". Édouard Philippe a assuré par ailleurs que les mesures fiscales prises à la fin du quinquennat Hollande seraient bel et bien appliquées. Il a aussi répété que le taux de l'impôt sur les sociétés baisserait à 25% d'ici la fin du quinquennat, contre 33% actuellement.

Prévisions "prudentes". Même s'il compte sur ces mesures pour faire redécoller la croissance, Édouard Philippe se dit "prudent" sur les prévisions macroéconomiques et indique tabler sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,6% en 2017, puis de 1,7% en 2018. Concernant le déficit public, le gouvernement a inscrit dans son document d'orientation budgétaire une prévision de 2,7% du PIB en 2018. "Mais je ne suis pas un fétichiste du chiffre", s'empresse d'ajouter le Premier ministre. "Mon objectif politique est d'être en dessous de 3%, grâce au retour de la confiance". "La stratégie que nous menons vise également à ramener à un niveau moins insoutenable l'endettement public", indique-t-il par ailleurs, disant viser un recul de ce dernier de cinq points de PIB d'ici 2022.