Le coup d'envoi de la concertation sur la réforme de l'assurance-chômage est lancé mercredi. Annoncée par Emmanuel Macron lors de sa campagne, cette réforme doit déboucher sur la présentation d'un projet de loi au printemps, incluant également les réformes de l'apprentissage et de la formation professionnelle. Syndicats et patronat ont rendez-vous mercredi matin au ministère du Travail pour prendre connaissance des premières pistes précises du gouvernement et pour formuler leurs remarques.
Un promesse légèrement revue à la baisse. Le candidat Macron voulait mettre en place un droit au chômage pour les salariés qui démissionnent, et pas seulement pour ceux qui sont licenciés ou qui se retrouvent sans emploi après la fin d'un CDD, mais aussi pour les travailleurs indépendants qui se retrouvent en difficulté. Si ces deux propositions sont simples à comprendre, plus elles se concrétisent, plus les embûches se dressent. Il y a deux mois, le président de la République a déjà un peu réduit le champ des bénéficiaires : pour toucher le chômage, les salariés démissionnaires devront avoir un projet professionnel, et ne pourront obtenir ce droit qu'une fois tous les cinq, six ou sept ans.
L'avertissement des partenaires sociaux. Mais la question la plus lourde d'enjeux est celle des indépendants. À partir de quand jugera-t-on qu'un travailleur à son compte a perdu son activité de façon subie ? Et s'il s'agit simplement d'une baisse d'activité, aura-t-il droit quand même au chômage ? Comment pourra-t-on éviter l'effet d'aubaine ? Ce droit étendu à une population plus large coûtera cher, avec la crainte que, du coup, le niveau d'indemnisation actuel soit réduit. Les partenaires sociaux attendent le gouvernement au tournant. Dans une note qu'ils ont tous signée mardi, ils mettent en garde l’exécutif contre les risques d'un élargissement mal maîtrisé de l'assurance-chômage.