L'Etat français soutient la direction d'EDF et le projet "très rentable" de construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR à Hinkley Point en Angleterre, a déclaré lundi le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, après la démission du directeur financier du géant de l'électricité, liée à ce dossier. "L'Etat, en tant qu'actionnaire largement majoritaire, est pleinement en soutien de l'équipe de direction", a affirmé Emmanuel Macron à la sortie de Matignon. "Nous confirmons notre pleine confiance" dans le PDG du groupe Jean-Bernard Lévy, et "nous renouvelons notre plein soutien au projet" d'Hinkley Point, qui sera "très rentable sur les 30 années à venir", a-t-il ajouté.
Paris et Londres unanimes. Selon Emmanuel Macron, "la situation d'EDF est précisément due à la situation des prix de l'électricité aujourd'hui sur le marché et à l'ouverture du chiffre d'affaires à des prix plus dérégulés du côté d'EDF". "Elle suppose des décisions, des mesures, des réformes indépendamment de tous ces projets", et "c'est cela aujourd'hui le défi de l'entreprise", a ajouté le ministre. Réaction identique à Londres : "Nous continuons à soutenir pleinement le projet", a déclaré une porte-parole du Premier ministre David Cameron, soulignant que la démission du directeur financier, Thomas Piquemal, était "une affaire qui concerne EDF".
Le projet de centrale inquiète les syndicats. EDF, dont l'État est actionnaire à 84,5%, a confirmé lundi la démission de son directeur financier sans fournir d'explications. Le départ brutal de Thomas Piquemal masque, selon une source proche du groupe, un désaccord "sur la faisabilité à court terme" du projet controversé d'Hinkley Point. Les syndicats d'EDF craignent des risques financiers liés à ce projet, dont ils ont demandé le report. L'association écologiste Greenpeace a dénoncé lundi un investissement "trop lourd et trop risqué pour EDF", l'invitant à "réorienter ses projets industriels vers les énergies renouvelables".