Les employeurs sont de moins en moins réticents à embaucher des salariés handicapés mais la marge de progression reste particulièrement importante dans les petites entreprises, selon une étude rendue publique mercredi à l'occasion de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées.
Du mieux dans les entreprises de plus de 20 salariés mais... Dans les entreprises de plus de 20 salariés, quelque 45% des dirigeants ou des responsables des ressources humaines considèrent qu'il est "facile" d'embaucher des personnes handicapées, alors qu'ils n'étaient que 25% à émettre une telle opinion en 2008, selon ce baromètre Ifop réalisé pour l'Agefiph, l'organisme en charge de l'insertion professionnelle des personnes handicapées dans le secteur privé.
Dans les entreprises de moins de 20 salariés, en revanche, un tiers seulement des responsables interrogés considèrent "facile" d'employer une personne en situation de handicap. En outre, si 85% des dirigeants d'entreprises de plus de 20 salariés se déclarent prêts à embaucher davantage de personnes handicapées, cette proportion tombe à 61% lorsqu'on prend en compte l'ensemble des entreprises.
Une bataille "pas encore gagnée". "La bataille des petites et très petites entreprises n'est pas encore gagnée", a commenté auprès Didier Eyssartier, le directeur général de l'Agefiph. "La société est en train de se transformer, il y a une forte progression mais on n'est pas arrivé au but, ce n'est pas suffisant", a ajouté Didier Eyssartier.
Les salariés davantage ouverts. Les enquêteurs de l'Ifop ont également interrogé des salariés. Or, ceux-ci se montrent davantage ouverts à l'idée que l'intégration d'un collègue handicapé est facile lorsqu'ils côtoient eux-mêmes un ou une collègue dans ce cas. Ainsi, 48% des salariés interrogés estiment facile d'intégrer dans l'entreprise un collègue porteur d'un handicap auditif. Mais ce taux monte à 62% pour ceux qui côtoient plusieurs collègues dans un tel cas. "Plus on intègre des personnes handicapées, plus cela va faciliter l'arrivée des suivantes. C'est un cercle vertueux", a commenté Didier Eyssartier.