Malgré la reprise de l'emploi, l'économie française fait face à un "décalage croissant" entre les besoins des entreprises et les compétences disponibles sur le marché du travail, a alerté mercredi le cabinet de recrutement Hays.
Ce décalage, un "problème de long terme". "La bonne nouvelle en France, c'est que nous avons observé au cours de l'année écoulée un grand appétit des entreprises à recruter, sans égal depuis la crise", a déclaré Alistair Cox, le PDG de Hays, qui publie la 5e édition de son index mondial des compétences.
Mais "la lente reprise économique met en évidence un décalage croissant entre les besoins des entreprises et les compétences disponibles, beaucoup de chômeurs, notamment de longue durée, n'ont pas les qualifications dont l'économie a besoin", a ajouté Alistair Cox, qui y voit un "problème de long terme".
L'Éducation nationale doit jouer son rôle. Selon lui, ces "pénuries", qui se retrouvent partout dans le monde, "sont toujours dans les mêmes secteurs : les technologies, l'ingénierie, les sciences". "La solution doit être trouvée dans l'enseignement", préconise-t-il : "L'Éducation nationale doit comprendre les entreprises, quelles sont les industries du futur, et comment orienter en conséquence le système éducatif pour créer les compétences dont les entreprises ont besoin."
La nécessité d'un marché du travail plus flexible. Son cabinet prône aussi de "rendre le marché du travail plus flexible", de "réduire le coût du travail" et de réformer l'assurance-chômage pour "motiver les gens à travailler". Alistair Cox cite l'exemple du Royaume-Uni qui a "réduit les allocations pour créer une incitation à sortir du chômage".
Si l'étude de Hays considère la rigidité du marché du travail comme "le principal problème des employeurs français", son PDG salue toutefois les réformes menées depuis le début du quinquennat de François Hollande, comme le Cice ou récemment la loi travail, qui "vont dans le sens d'un marché plus flexible".