Les jeunes sortis de l'enseignement supérieur deux ans après la crise de 2008 ont connu une entrée difficile sur le marché du travail, avec un taux de chômage de 13% au bout de trois ans, selon une étude du Céreq publiée jeudi.
Des conditions moins favorables. Le centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) a suivi 369.000 jeunes sortis de l'enseignement supérieur en 2010, avec ou sans diplôme, et analysé leurs trois premières années de vie active. Sans surprise, les premiers résultats de cette vaste enquête "mettent en lumière des conditions d'insertion des jeunes sortis en 2010 sur le marché du travail nettement moins favorables que celles de leurs homologues sortis trois ans plus tôt", avant la crise de 2008, souligne le Céreq.
Les non-diplômés en première ligne. Parmi ces sortants du supérieur, ce sont les non-diplômés qui ont subi l'essentiel de la dégradation de la conjoncture économique: 24% d'entre eux sont au chômage trois ans après leur sortie du système éducatif. Ils occupent souvent des postes d'employés ou d'ouvriers non qualifiés, pour un salaire médian net de 1.350 euros.
Des disparités fortes chez les diplômés. Si la situation des diplômés est beaucoup plus favorable, les disparités restent très fortes, en fonction du niveau et de la spécialité: leur taux de chômage peut ainsi varier de 2 à plus de 20%. Aux niveaux bac+2/bac+3, "la filière 'santé, social' tire toujours son épingle du jeu avec 2% de chômage à trois ans". À bac+5, les diplômés des écoles d'ingénieurs affichent un taux de chômage d'à peine 4% et 88% occupent un emploi de cadre. Disposant d'un salaire médian net mensuel de plus de 2.300 euros, ils sont, avec les docteurs, les diplômés les mieux rémunérés en 2013.