Dans son agenda très chargé, Jean Castex ouvre jeudi matin une séquence "partenaires sociaux". Dans les 48 heures qui viennent, le Premier ministre va recevoir les uns après les autres l’ensemble des syndicats et organisations patronales. La CFDT ouvre le bal jeudi à 8h30. Un premier tour de piste, avant une réunion avec eux tous ensemble d’ici au 20 juillet, qui aura pour but "d’arrêter une méthode et un calendrier".
"Que l'État nous respecte"
Officiellement, donc, les rendez-vous des deux prochains jours sont une prise de contact. Mais cela pourrait bien être plus. Car Jean Castex est un homme pressé et les dossiers à traiter s’accumulent. Le chef du gouvernement ne veut pas, en tout cas, être pris en défaut sur sa réputation d’homme de dialogue. "Je tends la main aux partenaires sociaux", disait-il dimanche au JDD.
François Hommeril, le président de la CFE-CGC, le prend au mot : "Il a dit 'l’Etat ne peut pas tout'… Banco ! Que l’Etat nous respecte et nous laisse faire pour la partie qui concerne le social." Et le responsable de pointer que cette façon de faire n'a pas toujours été très en vogue à Matignon pendant le début du quinquennat Macron. "Que Jean Castex ne fasse pas ce qu’avait fait le précédent gouvernement : qu’il ne vienne pas conduire la moto à notre place parce que, là, dès l’instant qu’il y a un virage, c’est un accident."
La réforme des retraites toujours au cœur des discussions
Les virages, les nids de poule et les dos d’âne, il va y en avoir, forcément. Avec, tout le monde y pense, le sujet des retraites qu’Emmanuel Macron a remis dans le circuit. Les syndicats, y compris ceux qui avaient accompagné la réforme avant la crise du coronavirus, jugent que ce n’est plus le moment et que l’urgence est plutôt à l’emploi. Le patronat n’est pas loin de penser la même chose.
Qu’à cela ne tienne, dit Jean Castex. Il serait selon lui "irresponsable de refuser de parler des retraites lorsque l’équilibre des comptes, et donc la sauvegarde du système actuel, se trouve compromise". Dès ce matin, les partenaires sociaux vont pouvoir tester, sur ce sujet et sur les autres (comme le sort de la réforme de l’assurance-chômage notamment), le savoir-faire du nouvel hôte de Matignon.