Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher a annoncé mercredi qu'il prévoyait de fermer neuf magasins de son enseigne française Castorama dont les performances sont à la traîne depuis des années, ainsi que deux magasins Brico Dépôt. Ces difficultés en France et les résultats décevants du groupe ont en outre coûté sa place à la directrice générale, la Française Véronique Laury, dont le départ a également été annoncé par Kingfisher.
"Castorama France enregistre une performance décevante"
Le groupe envisage de fermer ces magasins Castorama d'ici deux ans, jugeant leur rentabilité insuffisante, sans plus de précisions sur les points de vente concernés. Il possède des magasins Castorama en France, en Pologne et en Russie. Le redressement de cette enseigne française est une priorité pour Kingfisher. Il compte pour cela sur une baisse des prix, des réductions de coûts via des suppressions de postes et sur une meilleure efficacité de l'enseigne sur le plan logistique. Si son autre enseigne française Brico Dépôt a vu ses ventes légèrement progresser lors de l'exercice annuel clos fin janvier, Castorama a en revanche souffert, avec une activité en nette baisse, du fait d'une moindre fréquentation des magasins, de prix plus élevés que ses concurrents ou encore du mouvement des "gilets jaunes".
Selon les informations d'Europe 1, les magasins Castorama qui vont fermer leurs portes entre janvier et novembre 2020 sont :
La liste des magasins #Castorama qui vont fermer :
— Europe 1 (@Europe1) 20 mars 2019
Hellemmes (59)
Pontault-Combault (77)
Eragny (95)
Darnétal (76)
Ezanville (95)
Baillainvilliers (91)
Angers (49)
Avenue de Flandre (75)
Défense (92) https://t.co/GyguIlg1hI
Ces fermetures concernent 789 salariés, qui se verront proposer un poste équivalent au sein de ces enseignes en France. Au total, le groupe britannique possède 224 magasins pour plus de 18.000 salariés en France, où le marché du bricolage est à la peine. Les 11 magasins français sont compris dans un plan de 15 fermetures en Europe, auxquelles s'ajoutent celles de 19 magasins en Allemagne sous l'enseigne Screwfix, ciblant les professionnels de l'équipement domestique.
"Fermer aujourd’hui alors qu’on est au 50ème anniversaire de Castorama d’ici quelques semaines, c’est hallucinant comme annonce", déplore Chrystelle Derrien, déléguée syndicale CFDT chez Castorama, au micro d'Europe 1. "On est en colère aujourd’hui, même si Castorama indique vouloir recaser tout le monde... À un moment donné, cela va être compliqué", souligne la déléguée syndicale.
"Castorama France enregistre une performance décevante, et nous avons commencé à mettre en oeuvre un plan clair, avec une nouvelle équipe dirigeante, pour remédier durablement à cette situation", a souligné quant à elle Véronique Laury. Le groupe compte par ailleurs également baisser le rideau de 19 magasins en Allemagne sous l'enseigne Screwfix, laquelle s'adresse aux professionnels de l'équipement domestique.
La DG de Kingfisher va quitter son poste
Kingfisher entend se relancer en outre en changeant de patron, puisqu'il a annoncé mercredi dans un communiqué le prochain départ de sa directrice générale. Le groupe explique s'être mis à la recherche d'un nouveau patron et précise n'avoir pas encore fixé de date pour le départ effectif de Véronique Laury en poste depuis fin 2014. La dirigeante, qui soutient cette décision, va rester directrice générale jusqu'à nouvel ordre, est-il précisé. Non seulement les résultats financiers de Kingfisher sont en berne, mais le plan de transformation du groupe porté par la directrice générale depuis 2016 peine à porter ses fruits.
L'annonce du départ de sa dirigeante s'est accompagnée de la publication par le groupe de résultats annuels moroses comme en témoigne un bénéfice net qui a fondu de plus de moitié à 218 millions de livres (soit environ 253 millions d'euros) lors de l'exercice 2018-2019 achevé fin janvier. Les ventes sont quasi-stables à 11,7 milliards de livres (soit 13,6 milliards d'euros), tirées vers le bas par ses activités en France. Kingfisher assure par ailleurs que son plan de transformation, baptisé "One Kingfisher", avance dans la bonne direction. Il est censé unifier les produits que le groupe vend dans toutes ses enseignes, mettre sur pied une plateforme informatique unique et permettre de réaliser des économies de coûts.